Avec ses grosses lunettes et son absence de sourire, Nadia Reid a tout de la bonne copine à qui l’on parle mais que l’on ne regarde pas. Cette fois ci elle demande qu’on l’écoute.
Elle n’a pas vraiment le look de la rock star. On pourrait imaginer une secrétaire mutique, une fille qu’on ne verrait pas. Elle a les cheveux raides et ne semble pas forcément avenante sur la pochette presque austère de son tout premier effort.
Les apparences sont trompeuses. Sa voix est extraordinaire et sa science de la folk est impressionnante. Tout le monde se précipite sur les mélodies dramatiques et surjouées de la star des charts mondiaux, Adèle. A ses débuts, la chanteuse anglais profitait elle aussi d’une douce et humble musique folk, calme et élégante.
C’est ce qu’utilise à son tour Nadia Reid. Elle aussi joue la fille normale (loin de la perfection qui s’étale dans les médias) qui cache un coeur gros comme ça et une voix hypnotique. Elle fabrique de jolies chansons autour de ses émotions. Elle met de l’intensité dans chacun des titres.
Il n’y a donc pas que des Hobbit et des rugbymen en Nouvelle Zélande. Après l’Australienne Courtney Barrett, il semblerait que la musique au féminin se porte bien de l’autre coté de la planète. Et on peut en profiter pleinement avec cet album surprenant par sa maturité.
C’est beau et reposant. On comprend ses mouvements du coeur et ses guitares plus ou moins acoustiques. Elle devient légitime dans notre discothèque parce que la chanteuse se livre sans fard mais avec pas mal d’intelligence. C’est un très joli disque idéal pour la fin de l’année.
Spunk – 2015