Le disque jazz de l’année! Mais en réalité ce n’est pas vraiment un disque de jazz. Juste une oeuvre de mordu mystique que l’on doit absolument encourager.
Car, dans le genre, il est un maître. On ne compte plus les artistes qui regardent dans le rétroviseur pour remettre au gout du jour des sons disparus. Cela pourrait presque définir la French touch de Air ou Daft Punk. Néanmoins, Fred Pallem fut un pionnier.
C’est sa démarche depuis les débuts. Au siècle dernier. Il a repêché la musique de Francois de Roubaix, les musiques de dessins animés ou les sons de la blaxploitation. En matière de vintage, on ne peut pas faire mieux que Fred Pallem à son groupe à forme variable, Le sacre du tympan.
L’odysée est une oeuvre originale. Il y recycle le psychédélisme très jazz des années 70. On a l’impression de tomber sur des oeuvres inédites de Lalo Shifrin ou Herbien Hancock. On a les rouflaquettes qui poussent, et les pantalons pattes d’ef qui réapparaissent. C’est groove à souhait et totalement réjouissant.
Comme l’oeuvre d’Homere, c’est dense, complexe et mythologique. Fantasque mais exigeant, l’Odyssée honore la mémoire d’un jazz libéré et utopique. Pallem sait en plus imposer une vision cinéphilique de son art. On a l’impression d’être dans une vieille série avec Roger Moore ou dans un film smart avec Steve McQueen.
Les ambiances ne datent pas d’aujourd’hui mais Fred Pallem et ses amis ne font jamais dans la nostalgie. Ils nous rappellent l’ivresse et la ferveur d’une telle musique. Merci pour la lecon d’histoire.
Train fantome – 2018