Alors c’est vrai qu’ils n’ont pas de chance nos voisins d’Outre Manche. On se moque bien d’eux. Ils ont fait les kékés avec le Brexit et maintenant ils vont s’adonner au cannibalisme : les nouvelles sociales et économiques sont alarmantes. La politique là-bas vaut un bon épisode salace de Benny Hill. Tandis que la famille royale joue une mauvaise série d’Aaron Spelling (Beverly Hills, Melrose Place, pour les novices). Bref, c’est pas top!
Ce n’est guère mieux chez nous mais quand on les regarde, on a l’envie de les plaindre avec sincérité ! Heureusement question soft power, ils sont fortiches. La pop, celle initiée par les Beatles est omniprésente et inspire constamment les jeunes auteurs. L’influence de ce son britannique impressionne. Et encore aujourd’hui on s’étonne de cette vivacité.
Cette semaine, on retrouve donc le génie d’un Lennon et la curiosité d’un Harrison dans les compositions de King Tuff. Derrière ce nom se cache un copain du prolifique Ty Segall. On aurait dû donc avoir un style fougueux et électrique.
A la place, on a droit à de la nuance mélodique, des orchestrations délicates et King Tuff se fait passer pour le cousin du Vermont de Neil Hannon et Divine Comedy. C’est vous dire la qualité de ce nouveau disque, Smalltown Stardust, d’une élégance étonnante.
Le discours est écolo et on devine le hippy derrière les refrains scintillants. On pense donc fort aux Beatles perdus dans le psychédélisme mais concentrés sur quelques chansons, King Tuff ramasse en quelques instants des miettes célestes et des refrains entêtants sur des harmonies toutes vertes. Il nous fait planer: ça fait du bien ce sentiment de légèreté assumée.
Cette pop piquante, on la retrouve chez Mozart Estate, un musicien anglais qui ne connaît pas le succès escompté mais qui récite ses classiques des Kinks aux High Llamas. Cette fois ci ce sont de courtes chansons qui composent cet album au magnifique titre Pop Up Ker Ching and the possibilites of modern shopping.
Vous aurez donc à faire à des ritournelles chatoyantes à la douce ironie. C’est de l’humour kitsch qui se trouve dans les mélodies. On retrouve toute l’excentricité que l’on jalouse secrètement. Ray Davies a un héritier solide qui s’amuse comme un petit fou et nous en fait profiter avec une sorte de cabaret pop lumineux et distrayant.
Si vous aimez l’humour non sensique des Monty Pythons, vous allez vous régaler. Ça peut être déconcertant mais c’est typiquement british et cette façon de faire la musique nous rappelle que la musique est une vraie jouissance! Et une bonne raison de (sou)rire.
Ce qui va faire rire les froggies que nous sommes, c est le nom de cet énième groupe londonien: the Tubs! Ils ne devinent pas la blague en France et c’est bien normal : leur musique est un pur concentré de pop anglaise.
On se voit bien dans un bar gallois à la fin des années 80. Indochine serait jaloux de cette musique qui se défend avec une guitare claire et une basse bien lourde et omniprésente.
Et pourtant Dead Méat n’ est pas un disque nostalgique ! Les musiciens ont un petit air ringard sur la pochette la plus simple du monde! On penserait même à une farce de nerds mais la vitalité des chansons est telle que l’on se sent terriblement vivant face à ces titres qui ont la bonne idée de piquer quelques trucs au folk. Pour faire de la comparaison : c est Richard Thompson qui joue avec les Smiths! Une association inattendue mais tellement anglaise encore.
On regarde derrière mais on arrive à aller de l’avant. C’est le genre de contorsion qu’arrive à faire le monde anglo saxon ! Sinon, nous on la tournée de Stars 80 ou Born in 90s ! Oui soyons jaloux de nos voisins britanniques !