Dans “L’opéra de Quat’sous”, nous sommes invités à partir à l’aventure dans les bas-fonds londoniens. Nous suivons les péripéties du bandit surnommé Macheath qui s’apprête à épouser la belle Polly Peachum…
Dans le quartier de Soho, nous retrouvons Jonathan et Celia Peachum qui s’inquiètent au sujet d’une rumeur grandissante sur le mariage supposé de leur unique fille et du célèbre bandit Macheath ! Mais loin d’être une rumeur, les plus fidèles de ses hommes sont conviés à la cérémonie dans une écurie dans ce même quartier de Soho.
Le couple ne peut pas rester les bras croisés et décide de contre-attaquer en le livrant à la police. Ce n’est pas une tâche aisée car Macheath et le chef de la police Brown sont des amis de longue date. Il cache d’ailleurs ses forfaits contre quelque compensation.
Prostitués, bandits et petits bourgeois vont alors se liguer tour à tour contre Macheath pour sauver leur peau ou le livrer à la police. Les histoires d’amour finissent mal en général mais à l’opéra, son sort est loin d’être scellé…
Cette production présentée tout d’abord au Festival d’Aix-en-Provence, est celle des premières fois. Il s’agit de la première mise en scène de Thomas Ostermeier pour l’opéra avec cette pièce musicale. La nouvelle version de cette traduction, française, apportent une grande touche de modernité dans le texte. Et pour finir, nous découvrons une chanson inédite sous la baguette de Maxime Pascal.
La nouveauté côtoie la tradition avec plusieurs choix qui peuvent s’avérer périlleux. On confie la responsabilité des parties chantées aux acteurs, ce qui s’avère plus ou moins réussi en fonction des chansons et des interprétations. On notera également le choix de la langue française et d’un orchestre composé de multi-instrumentistes.
S’agissant de la scénographie, Magda Willi imagine un décor minimaliste composé de tréteaux métalliques, quelques néons prompteurs et un ensemble de formes géométriques suspendues. Graphiquement, les vidéos sont esthétiques mais on a parfois du mal à saisir l’interaction avec la dramaturgie.
Le rendu est divertissant et nous passons un bon moment. Mais on notera un décalage entre les propos du texte engagé et le jeu des acteurs apparaissent parfois trop conventionnel ou au contraire, basculant dans une familiarité tendant vers la farce. Un mélange qui peut laisser perplexe.
Jusqu’au 05 novembre 2023
Comédie Française Salle Richelieu
2h30 sans entracte
Texte de Bertolt Brecht et musique de Kurt Weill,
avec la collaboration d’Elisabeth Hauptmann
Adaptation et mise en scène Thomas Ostermeier
Direction musicale Maxime Pascal