Fille de son époque, Camélia Jordana compose de nouvelles chansons hybrides, entre l’ancien et le nouveau. Elle se perd ou nous perd mais il y a tout de même un parcours exemplaire.
La jeune femme a un talent énorme. Son premier disque était une incursion pop flamboyante. Elle a sauté sur un autre style plus expérimental avec l’inégal Dans ma Peau puis elle s’est faite plus discrète. Sauf au cinéma.
Camélia Jordana est une artiste complète. On l’apprécie pour cela. Elle se réalise devant nos yeux. Et nos oreilles. On aime son ouverture d’esprit. Ce que confirme ce troisième effort musical. Cette fois ci, la belle fait dans le bidouillage électro world wide. Mais c’est peut être un peu plus!
C’est ce que l’on se dit au début avec des sons synthétiques, des boucles qui claquent, et une voix une fois de plus protéiforme. Elle semble à l’aise dans les genres. Jordana est un pur caméléon. Et désormais elle l’assume.
D’ailleurs son disque tourne autour de l’identité. Et ce n’est pas totalement le disque de Camélia Jordana. Il est conçu avec l’aide précieuse de Laurent Bardainne, membre de Poni Hoax et touche à tout curieux qui voudrait bien lui parler de son époque.
Ensemble, ils sautent par dessus les barrières et les stéréotypes. Ils coupent les étiquettes. La chanteuse se raconte en français, en anglais ou en arabe. Le duo aime se coller au bitume puis s’envoler dans une espèce de mysticisme sonore, parfois envoutant, parfois un peu trop appuyé.
On pourrait imaginer un vieux disque de trip hop s’il n’y avait pas cette voix à suivre. Il y a du groove et de la réflexion. On pourrait se demander si tout cela ne manque pas d’un peu de spontanéité. Mais le résultat déconcerte. Il ne laisse pas indifférent. Et demande plusieurs écoutes. LOST prouve que rien n’est acquis. Rien n’est perdu.
sony music – 2018