Jeff Beck surprend avec un rock un peu plus libre que d’habitude. La révolution est en marche. A son âge est ce bien raisonnable?
Comme ses copains Eric Clapton ou Rod Stewart, Jeff Beck, roi de la six cordes, avait tendance à gérer sa carrière sans trop se fouler, se raccrochant à ses glorieuses années et quelques titres de gloire. Charismatique comme un fish’n’chips, l’Anglais n’intéresse plus grand monde. Il y a six ans, il sortait un énième disque avec de belles envolées électriques et depuis c’était le calme plat!
Ce qui explique la grosse claque, Loud Hailer. Une résurrection. Peut être son meilleur disque depuis…les Yardbirds. C’est du rock combatif, qui veut bourrer les oreilles de sons énervés et en plus il est particulièrement féminin. Le guitariste a rencontré deux charmantes jeunes femmes, Carmen Vandenberg et Rosie Bones.
Ces deux là aiment le rock carré et définitif et offrent une nouvelle bouffée d’inspiration à Jeff Beck. Cela donne un truc hybride entre rock garage et rock progr. C’est franchement intéressant car le bonhomme de 72 ans tout de même laisse sa légende de coté dont tout le monde se fout un peu d’ailleurs. De tous les guitar-heroes, c’était le plus discret.
Ici, il retrouve une véritable verve musicale avec ses deux nouvelles copines. Les chansons sont populaires dans le sens où il y a un propos social et une énergie sans concession. C’est parfois un peu too much. Souvent ca a le grand mérite de surprendre. Jeff Beck n’est plus le vieux musicien qui rentabilise son passsé mais un jeune compositeur qui décrit comme il peut le monde qui l’entoure.
Il ne cède pas pour autant aux modes de l’époque. Il retrouve sa place dans un rock qui carbure au quotidien et à la vitalité. Beck se remet totalement en cause et on s’excuse de l’avoir enterré trop vite.
ATCO – 2016