Avec un tel titre, on peut désormais l’assurer : Luc Besson est le Pascal Obispo du cinéma français. Le genre d’artiste à ne pas faire dans le détail mais qui prend soin de ne pas décevoir son public et son style.
Comme Pascal Obispo, Luc Besson avait décidé de prendre sa retraite. Obispo a dit qu’il arrêtait au retour de Polnareff… rien ne s’est passé. Besson avait dit la même chose après Angel-A ou Arthur et les Minimoys… en attendant il continue de sévir avec des séries B !
Comme Pascal Obispo, Luc Besson ressasse les mêmes obsessions, les mêmes thèmes et produit la même chose avec plus ou moins d’inspiration… et pas mal de prétention. Parce qu’il a Scarlett Johansson dans son nouveau film, il ressort donc l’épopée féministe d’action, avec une certaine violence hardcore et une maltraitance habituelle chez Besson des voitures de police françaises.
Comme Pascal Obispo, Besson est un dur au cœur tendre. Il en fait des tonnes pour en fait célébrer les femmes. C’est un amoureux. Dans son univers, Scarlett est à l’aise. Après le maxi pompeux Under the skin, elle continue de maltraiter son image, son aura et son physique. Bizarre. C’est la partie la plus intéressante du film.
En tout cas, elle inspire un sens du visuel que Besson avait perdu depuis longtemps. On pourrait même voir dans Lucy des idées de cinéma puisqu’il est question en même temps d’infiniment grand, infiniment petit, d’exploitation du cerveau et des capacités humaines et technologiques. Besson a quelques idées marrantes et cela surprend presque. Tout comme la courte du durée de ce film de sf. C’est sympa. Cela change un peu des blockbusters de l’été.
Mais bon, il faut aussi voir dans cette rapidité d’exécution, l’esbroufe légendaire du réalisateur, qui cache comme il peut les nombreuses incohérences du film. Il parle de neurones et d’intelligence mais votre cerveau restera épargné par l’auteur du grand bleu. Comme Pascal Obispo, il fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose…
Avec Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Min-sik Choi et Analeigh Tipton – Europacorp – 6 aout 2014 – 1h29