Un cocktail dansant préparé par le clown de la chanson française. Ca ne manque pas de (bon et mauvais) gout!
Philippe Blanchard continue de se transformer à chaque album. L’impossibilité de tenir en place de cet artiste est vraiment étonnante. Et plutôt divertissante. Philippe Katerine n’est plus le dandy étrange et précieux de ses débuts. Il est devenu un drôle de rigolo, un amateur de vannes un peu faciles et un musicien aventurier.
Cette fois ci, il limite les blagues potaches comme dans son précédent disque, joyeux délire adolescent. Il revient à la musique avec l’aide de Sebastian, bidouilleur de l’écurie Ed Banger. Ce dernier retrouve un peu les plaisirs mélodiques des débuts de Katerine, avec une terrible envie de faire danser.
Musicalement, Magnum veut tourner sur les platines tout l’été. La fourmi Katerine a laissé place à une cigale chantante, qui s’amuse encore à imiter Patrick Juvet ou Philippe Nicaud. Il dit encore des gros mots comme un gros béta. Il joue toujours sur des paroles simples, qui se répètent et s’entêtent.
Mais l’ironie est mordante. A 45 ans, il semble se moquer de tout sauf de musique. Ce qui est pas mal du tout. Car il arrive à conserver une redoutable efficacité. Il retrouve de l’inspiration. Il a le sourire. Il fait l’idiot mais fonctionne de nouveau comme un musicien, et plus comme un comique un peu lourdaud, un peu touchant, un peu naïf !
Le ridicule ne tue pas mais on ne savait plus trop quoi penser de toutes ses pitreries qui ressemblaient parfois à de l’autodestruction. Ici il profite pleinement d’une disco doucement ringarde mais mélodique. Les rythmes sont accrocheurs et calment les ardeurs comiques du chanteur. Ca s’essouffle un peu sur la fin mais Magnum semble être une belle récolte.