10 chansons. 34 minutes. Le rap belge a tout compris. Radical, précis, concis.
Bon, en toute honnêteté, on en a marre du rap français, beaucoup trop accro à l’autotune, aux rythmes commerciaux et à la fausse mélancolie de bitume. Pour un PNL, on se ramasse désormais des centaines de rappeurs qui ont oublié d’être un peu musiciens sur les bords.
C’est le succès du genre qui veut ça. Chez nos voisins belges, les rappeurs semblent mélomanes. Prenons Swing par exemple. Avec le premier titre, il met à terre tous les autres rappeurs francophones. Son flow est tranquille mais la musique est travaillée.
Le swing est aussi présent dans les boucles sonores. Il convoque le jazz et un piano expressif. Pas mal du tout. Et Swing ne s’éparpille pas. Il n’en fait pas trop. Il résume sa pensée sur dix titres. Il parle de la mort, des déceptions, les erreurs de la vie mais sa musique n’est pas tristounette pour autant.
On peut parler de l’energie du désespoir! Echappé d’un collectif connu en Belgique, L’or en commun, Swing réussit à faire cohabiter le rap old school et des « sound design » plus contemporains. Le constat du jeune Bruxellois de 26 ans est peut être sombre, inquiet… la musique, elle, est lumineuse, passionnante, habile mélange qui nous réconcilie avec le rap « en français ».
Décidément les Belges ont l’oreille absolue. En une demi heure, le jeune homme nous fait une belle démonstration. Il prouve que le romantisme urbain existe, que le rap peut s’inscrire dans différentes époques et différentes humeurs. Brisez les frontières et découvrez donc ce solide Swing qui nous fait enfin espérer!
Urban – 2018