Si on vous dit Nouvelle Zélande, vous répondez quoi ? Kiwi. Mouton. Rugby. Seigneur des Anneaux. Bout du Monde ! Vous pouvez ajouter maintenant Marlon Williams pour briller en société !
Ce petit gars de 25 ans a visiblement chez lui plein de bons vieux disques. Il a écouté beaucoup de Bob Dylan et connaît Hank Williams sur le bout des doigts. En tout cas, sur son île, il n’a pas été très sensible aux modes ou l’évolution de la musique populaire.
Avec son quart de siècle, il a appris à chanter comme les vieux héros de la country et vibre pour la folk. La vraie. La bonne. Son disque est résolument rétro. Mais ce n’est pas un défaut. Il connait la musique ce garçon : on est époustouflé par ses arrangements simplissimes qui nous bercent avec une agilité qui effectivement existait il y a une cinquantaine d’années.
Son disque révèle un loup solitaire. Un type capable de vous capter par la force de sa voix qui se module autour du vieux rock daté et qui n’a pas peur d’introduire quelques écarts électriques bienvenus.
Il se donne des airs de crooner paumé dans une période un peu folle. C’est la force tranquille. Fils d’un punk maori, Marlon Williams préfère la sérénité et l’élégance d’un air de musique, d’une ballade douce-amère ou d’un rock de dandy.
Les vieilles distorsions et son sens de l’harmonie nous font retourner à une époque oubliée. Ses valeurs sont évidentes et elles sont respectables car le bonhomme s’applique à faire vivre réellement sa musique. Ce n’est jamais une pale imitation.
Ce sont trente cinq minutes de bonheur. On a l’impression d’être tombé sur un vieux trésor enfoui aux antipodes. C’est une petite merveille tout en délicatesse. Et vous savez bien que dans notre monde de brutes, ces moments-là sont bel et bien précieux
Dead Ocean Records – 2016