Il est jeune. Il est beau. Il chante bien. Bref, il a tout pour qu’on ce qu’il faut pour qu’on le déteste.
Au début de son tout premier disque, il forme un duo avec un gospel qui ne gomme pas la présence d’une guitare électrique. Il se la pète grave ce blanc bec qui sûrement rêve d’assurer le futur de la soul. Prétentieux, il réussit néanmoins une belle chanson, bien vivante et très habitée.
Pas mal pour un petit zigoto fraîchement sorti de son école de musique et qui joue du piano depuis l’âge de six ans. C’est un prodige. Ce n’est pas la première fois que les Etats Unis nous envoie un petit surdoué, propre et talentueux. On ne les compte plus d’ailleurs. Lui il soigne son look avec un regard de chien perdu et une vague ressemblance avec le héros de Into the Wild.
La seconde chanson confirme tout le mal/bien que l’on pense du jeune homme de 21 ans. Il a la bonne attitude. La voix est sûre et protéiforme. A l’aise dans tous les styles et à toutes les hauteurs. Il nous fait profiter du son west coast. On bronze: va t il nous amener le beau temps?
Max Jury n’est pas un magicien non plus: c’est un habile faiseur. On regrettera une production clinquante mais cela donne une idée du génie certain du chanteur. A 23 ans, il ne cède pas au jeunisme. Il conserve un style pimpant mais vintage. Il est presque décalé le gamin. Pas dans son époque.
C’est de la pop intelligente. Jury pourrait faire dans le post moderne mais se cache encore derrière une sorte de funk un peu austère, délicate, laissant place à l’émotion et la performance et un soft rock qui n’existe plus vraiment. C’est doux et massif en même temps. On se laisse avoir par ce chanteur surprenant finalement.
Kobalt – 2016