Blonde discrète, Aimeen Mann revient soigner les bobos après cinq ans d’absence. Elle nous manquait. Son retour est magistral. Mieux qu’un tour chez le psy!
La carrière de la chanteuse américaine fut assez chaotique. Il y a eu bien sûr l’utilisation de ses chansons dans le film culte, Magnolia, qui a permis de connaître un succès certain mais Aimee Mann a longtemps attendu la reconnaissance.
Depuis elle est devenue une sorte de mythe. Un monstre de la chanson folk, puissante et sensible. Elle est une « petite institution » aux Etats Unis, une référence ultime et respectée. Pourtant, d’un disque génial, elle peut s’écrouler sur des albums plus inégaux. On ne sait jamais trop à quoi s’attendre avec elle, c’est ce qui rend sa discographie passionnante!
Comme toujours, elle chante la dépression, la tristesse et le doute avec un punch rien qu’à elle et c’est qui la rend attachante. Elle n’abandonne jamais. Inspirée par la maladie de quelques connaissances, elle parle dans son disque de la bipolarité, de sociopathes et autres joyeusetés.
Mais c’est une fois de plus, beau et touchant. Son sens de la nuance musicale fait toute la différence pour aborder des sujets effectivement difficiles, qui sont pourtant la marque de fabrique de la chanteuse, mariée au frère de Sean Penn pour faire un peu dans le people, et excellent arrangeur pour son épouse. On n’est jamais dans le cliché.
Toujours secondés par ses copains de toujours, produit par son propre studio, Aimee Mann retrouve ici toutes les vertus de sa folk féminine et jamais misérabiliste. Face à la mélancolie, elle réussit toujours à nous créer un certain confort où la douleur est acceptable et presque poétique.
Cinq ans après Charmer, Aimee Mann se rappelle à notre bon souvenir. Ses chansons sont accrocheuses et son atmosphère acoustique est un havre de paix qui fait franchement du bien au moral! Un régal!
Superego – 2017