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Moi assassin

Le saviez-vous? Avec son album « Moi, Assassin » Antonio Altarriba et Keko arrive à faire la synthèse d’American Psycho avec le style de Marc Antoine Mathieu! On pourrait même ajouter qu’il y a un peu de Franck Miller aussi.Vous me direz qu’avec un tel parrainage l’album doit être de qualité et bien c’est le cas!

Mais, c’est pas le tout de citer des références, il faut étayer, et bien allons y. BIen sûr nous ne sommes pas à New-York au milieu des années Golden Boys, mais dans le pays basque contemporain, dans ce pays basque oppressant que décrivait Munoz Molina dans « Lune rouge ». Le héros est un universitaire, critique d’art. Mais comme le héros de Ellis, c’est un tueur. Un tueur qui n’a aucun besoin (comme si on avait besoin de tuer???), ni aucune nécessité à porter la mort. Il tue gratuitement, avec un mode opératoire toujours différent afin de ne pas passer pour un vulgaire serial killer.

Tout ceci est retranscrit dans un noir et blanc oppressant utilisé à la perfection comme peut le faire Marc-Antoine Mathieu. La comparaison avec ce dernier s’arrête là Mathieu jouant avec la forme continuellement, ce qui n’est pas le cas ici. On trouve en revanche un clin d’oeil au Sin City de Miller, puisque la seule couleur de l’album est le rouge utilisé chaque fois qu’il y a de l’hémoglobine, ce qui se produit fréquemment.

Le regard sur la société contemporaine en général et le petit monde universitaire en particulier est assez acerbe, les « mandarains » ne se faisant aucun cadeau, même s’ils sont peu nombreux à aller jusqu’au meurtre…Quoique, je vous laisse le soin d’aller jusqu’au bout des 134 pages que compte l’album pour découvrir tout le cynisme de ce petit monde.

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