Pour contenter ses clients suédois, le patron de Mondial Placard décide de nommer une femme au poste de Directeur des ventes. Il ne se doute pas qu’il va ce faisant déclencher une hilarante tempête de sexisme .
Lorsque Marion est nommée directrice des ventes, c’est l’incompréhension chez ses collègues, mâles pour 90% d’entre eux. « Elle a le charisme d’un bulot, et maintenant il va falloir lui dire Oui Marion, bien Marion, à vos ordres Marion ?! ». Les hommes sont scandalisés, à commencer par Laurent qui imagine comme stratagème de se travestir en femme pour « prouver que les hommes sont discriminés négativement par la discrimination positive ».
L’auteur et metteur en scène, Côme de Bellescize, revisite le théâtre de boulevard : il garde les portes qui claquent, le décor chatoyant (et à tiroirs, forcément ), l’interprétation appuyée… mais il met tout cela au service d’un thème d’actualité.
Les personnages sont tous plus caricaturaux les uns que les autres, mais dans le bon sens du terme. Il y a Eric, le patron pragmatique qui décide de nommer l’ambitieuse Marion, il y a Léa, l’étudiante féministe en mode warrior qui est aussi atterrée que combative, Laurent qui devient une Laurence caricaturale, Karine, la secrétaire blonde platine qui aime qu’on la séduise et qui voudrait bien que Quentin, l’ingénieur timide et dégingandé se montre plus entreprenant. Et il y a surtout Pascal, le vieux macho qui ne peut voir autre chose dans la réussite de Marion qu’une promotion canapé. Son monde confortablement machiste est remis en question et il est dépassé. « On ne peut plus rien faire, on ne peut plus rien dire, les puritains ont pris le pouvoir ! » ; « une main taquine posée sur la fesse d’une collaboratrice et ça y est, c’est les Assises ! »
Les comédiens ont l’air de s’amuser comme des fous dans cette pièce outrancière, et j’ai eu l’impression que tout public riait aux éclats d’un même élan… jusqu’à ce que notre voisine lycéenne demande à sa copine « ça te faire rire toi ? », et l’autre de répondre « ha non, pas du tout, je crois que c’est pour les vieux ».
Damned, je suis vieux, c’est officiel. N’empêche que je me suis bien marré !
du 13 au15 mars 2025
Théâtre Montansier Versailles
1h40 | de 15€ à 39€
de et mise en scène Côme de Bellescize, collaboration artistique Vincent Joncquez, scénographie Natacha Markoff, lumières Thomas Costerg, musique Yannick Paget, son Manon Poirier, costumes Aude Desigaux, perruques et maquillage Judith Scotto
avec Jean Alibert, Gwenaëlle Couzigou, Clara Guipont, Eléonore Joncquez, Ludovic Le Lez, David Talbot, Benjamin Wangermée