Après un magnifique album sur le deuil amoureux, Emilie Simon continue son voyage lyrique dans la pop et mute en chanteuse plus calme et pourtant espiègle !
Le chemin parcouru par la brillante Emilie Simon a le mérite de ne ressembler à aucun autre. Un premier album remarqué par ses accents contemporains. Une bande originale. Des chansons en anglais. Des live expérimentaux. Des duos. Et une musique trip hop qui glisse petit à petit vers des titres plus nerveux, de plus en plus pop.
Sa voix elle reste espiègle mais les paroles prennent de plus en plus de place. La vie qui ne lui a pas fait de cadeau interrompt les plaisirs sonores. De plus en plus, son art lui semble essentiel : pour se remettre de la disparition de son compagnon, elle écrit et réalise « Franky Knight », effort cathartique de toute beauté.
Au fil du temps, la musique s’est dotée de sens. Chez Emilie Simon, la musique est une science (elle a un diplôme en musique contemporaine). Elle est devenue vitale. Oui, la musicienne a muté en chanteuse à la voix assez unique, version française d’une Kate Bush.
Il faut donc apprécier le style aigu et lyrique. C’est ce qui est bien chez Emilie Simon : elle n’a peur de rien. Elle se confronte à tous les genres. Mue fait dans la pure pop mais offre des airs de rumba ou des complaintes sexy.
Plus troublant est son retour à la langue française. La belle a besoin de se confier. Le son compte moins que le sens. Les arrangements ne sont plus une protection pour la chanteuse. La virtuosité n’est plus un artifice.
Le titre de l’album est bien choisi : Emilie Simon a changé.
Plus sentimentale.
Peut être romantique.
Elle nous fait en tout cas, craquer une nouvelle fois !