Pimentez votre soirée d’une savoureuse comédie douce amère kurde. Au risque d’être pris d’une furieuse envie de prendre le maquis en sortant !
« Pepper land » c’est un bar au cœur d’un village du Kurdistan irakien. Tantôt auberge tantôt salle de tribunal, il sert de lieu de discussion comme de scission. Entourés des montagnes rocailleuses, les villageois subissent l’oppression d’un tyran local. Mais c’est sans compter la venue de figures de résistance. Baran, shérif garant du respect de la loi est incarné par Kormaz Arslan. Son regard perçant va rencontrer celui de Govend, une institutrice déterminée, sous les traits de l’actrice iranienne Golshifteh Farahni, sublime. Ils vont lutter ensemble contre l’ordre établi. Pour s’aimer comme leur cœur les y invite.
Dans une ambiance western à la croisée des plaines de Turquie, d’Iran, et d’Irak , Hiner Saleem nous fait rire mais aussi réfléchir. Quel sens donner à l’honneur, à la chance, aux traditions? Les paysages sont superbes, l’interprétation très juste. La portée à l’écran de la naissance d’un semblant d’autonomie pour le Kurdistan irakien vaut à elle-seule le détour !
Au doux son du hang, cet original instrument suisse à percussion crée en l’an 2000, le film transporte. On découvre une réalité romancée : l’obscurantisme tenace dans la région, l’étouffante emprise des hommes sur les femmes, sœurs, filles. Combattantes, elles suscitent l’admiration.
Produit par Robert Guédigian, My Sweet Pepper Land est une pépite venue d’Asie centrale. Les personnages féminins d’insoumises inspirent respect et courage. Du cinéma vibrant d’émotion sincère.