C’est une petite fille américaine. Il faut l’imaginer dans sa petite ferme au fin fond de l’Iowa dès sa tendre enfance. Fermez les yeux! Une petite blondinette avec de jolies taches de rousseur qui court dans les champs de maïs comme dans les meilleurs clichés du cinéma américain.
Désormais, cette jeune femme est devenue une Californienne qui s’épanouit à Hollywood. Elle n’a pas froid aux yeux: son troisième album est constat presque amer de cette vie d’artiste sous le soleil de Los Angeles. Lana Del Rey a du souci à se faire: voilà une sérieuse rivale dans le genre « le spleen ca peut rendre très jolie ».
Et puis il faut compter sur elle pour faire de l’ombre à Sia ou Adele, deux autres tenors de la pop au féminin! Lissie Maurus digère depuis quelques années ses forces et ses faiblesses. Son nouvel album est un gros album pop où sa voix fait dans le sensationnelle sans trop se renier!
Elle décrit le star system et montre qu’elle est clairvoyante sur la situation. Elle ne joue pas les innocentes, bien au contraire. Cependant elle ne crache pas dans la soupe: sa musique est très bien produite et joue le jeu des productions actuelles. Il y a tout ce qu’il faut pour cartonner sur les radios et titiller l’attention de quelques oreilles plus pointus.
Vous trouverez du single efficace et des choses plus troublantes. C’est assez déroutant car la jeune femme glisse comme pas mal d’artistes féminines de la country et de la folk vers une pop plus acidulée mais pas franchement désagréable. Il y a une vraie personnalité qui se dégage. On aimera beaucoup les paroles plutôt acides mais il y a aussi une recherche du tube imparable qui gène un peu.
En tout cas, Lissie Maurus n’est pas fade. Quelque chose de sympathique subsiste sur ce troisième album. L’introspection l’empêche de sombrer dans la pire production à l’américaine. Une bizarrerie inoffensive, voilà ce qu’est ce Wid West pas si sauvage!
Cooking Vynil –