Liam Neeson continue de dézinguer des malfrats avec sa morne attitude. On ne change pas une formule qui marche !
Cette fois ci il est très mal en point notre grande carcasse préférée. Depuis la disparition tragique de son épouse, le comédien Liam Neeson affectionne les rôles de flingueur, jusquauboutite, sans pitié et sans remord. Taken et ses suites remplissent son portefeuille. Il s’engouffre dans cette voie: il joue désormais toujours le même rôle depuis une dizaine de films. Avec une véritable efficacité.
Il interprète dans Night Run, Jimmy Conlon, un tueur à gages à la retraite, fauché et sacrément alcoolique. Seul, un vieux caïd, Shawn Maguire, continue de le protéger. Aux crépuscules de leurs vies, les deux hommes se respectent dans un monde qui n’est plus le leur.
Le début des ennuis commencent lorsque le fils de Jimmy tue pour se défendre le fils de Shawn, petite teigne sans scrupule. Les deux hommes n’ont pas d’autre choix que de s’affronter… En quelques heures, un carnage se met en place. Liam Neeson sort donc ses armes et tire sur tous les hommes de main de Shawn. Comme d’habitude !
Sur près de deux heures, le vieux tueur protège sa progéniture, découvre que c’est bien d’être grand père, que les valeurs, décidément, ca se perd et que les bons flics sont bien trop rares ! Tout ça dans un New York nocturne et dangereux.
C’est la qualité du film. Une vision très 70’s de Big Apple. Tout est crade. Les bas-fonds sont peuplés de personnages patibulaires. La crasse est résolument esthétique. Le réalisateur Jaume Collet Serra (déjà au service de la star avec Non Stop et Sans Identité) convoque les premiers films de Scorsese ou les séries B de Walter Hill. Son thriller est hard-boiled et presque vintage malgré quelques plans acrobatiques dont il a le secret.
Il a aussi la bonne idée d’embaucher l’impeccable Ed Harris et le « droopyesque » Vincent D’Onofrio, toujours parfait. Ce sont eux qui apportent un peu d’intensité à l’ensemble dans des partitions nostalgiques.
Ils nous aident à oublier les règles bien trop rigides du polar urbain new-yorkais. Ca court aussi vite que ca s’essouffle. Les temps sont durs pour les vieux durs à cuire.
Avec Liam Neeson, Ed Harris, Joel Kinnaman et Bruce McGill – Warner Bros – 2015