Brian Wilson sort un nouvel album. Une fois de plus le génie fou des Beach Boys tangue sur son large spectre musical entre pop lumineuse et FM franchement pas terrible. Nous, on continue à être indulgent !
Il a tout vu le leader des Beach Boys. Il a connu la gloire avec ses frères. Il est tombé dans une grave dépression. Il est ressuscité des morts avec quelques albums impressionnants et un recyclage habile de ses influences et de ses succès.
Que peut on donc encore attendre de ce génie troublé qui a secoué la musique dans les années 60 ? Après un hommage à Gershwin, on lui avait confié quelques chansons de Disney. Papy s’amusait bien et semblait ne plus être très offensif. Au lieu de fêter le cinquantième anniversaire du groupe, il se lance dans un tout nouvel album.
Il n’a peut être plus le goût aussi sûr lorsqu’on entend le début de ce No Pier Pressure qui de toute façon ne fera pas date dans sa carrière. Le tout premier titre est un régal, habile mélange d’harmonies vocales et de plages musicales finement écrites. Une minute vingt de bonheur gâché par un second morceau massacré par une boite à rythme d’un autre monde. Hallucinant.
La suite est un peu mieux. Mais rien de renversant. On appréciera la rencontre complètement logique entre She & Him et l’auteur de Goods Vibrations. Ils partagent un son vintage et lounge du plus bel effet. On s’amusera aussi de Half Moon Bay, instrumental tiré d’un polar des années 70 80 assez croquignolesque.
Mais il y a de sacrées rechutes. Des trucs indignes qui rappellent au mieux Glen Medeiros ou les 3T. Si au niveau des vocalises, Brian Wilson semble gérer une petite bande de chanteurs ravis d’être invités à ses cotés; musicalement, les épreuves du passé ont marqué son bon sens commun. On assiste sur une chanson sur deux environ, à un petit massacre d’une bonne idée, une jolie mélodie ou un refrain efficace. C’est un peu triste.
Quelques éclats sauvent l’ensemble mais pour mieux se souvenir de ce génie véritable, jetez une oreille à son Orange Crate Art, petit chef d’oeuvre pop, californien et entêtant!
Capitol – 2015