La musique de Peter Peter est précieuse. Au pays des bucherons, pas sûr qu’il soit compris en défendant une pop synthétique qui brode sur la solitude et les autres petites tristesses existentielles. Dans l’air du temps donc.
Canadien exilé en France, Peter Peter a une voix très particulière. Aigu et ambigu. C’est toujours intéressant car les mots deviennent alors importants et il est vrai que de temps en temps, le jeune homme touche une universalité qui ferait tout le sel de son talent.
Le petit souci, c’est bel et bien qu’il est dans son époque: il pompe allégrement le style et les stéréotypes de la musique pop des années 80. Ils sont désormais un peu trop nombreux à s’éclater sur l’analogique et tous les synthétiseurs dépassés qui faisaient toute la gloire de Jean Michel Jarre.
Il y a bien entendu des morceaux intéressants. Le garçon est d’une sincérité désarmante et raconte de belles histoires tristes que l’on partage. Mais on se demande bien ce qu’il resterait si on enlevait la production léché et finalement excessif.
Cela rassure sûrement les maisons de disques de voir des petits jeunes piller les héros de l’enfance des responsables de production. Mais une fois encore, la french touch avait cela des années et la pop ne fait finalement que se recycler, sans grande saveur même si Peter Peter est un élégant exécutant. Bref, on n’est pas dans le noir eden mais plutôt dans le brouillard artistique!
Audiogram – 2017