On parlait il y a peu du génial Neil Young, Canadien perdu dans les grandes prairies musicales américaines. Voilà un autre Canadien qui bidouille de la musique à sa manière. Old school.
Le groupe Siskiyou réunit deux échappés de Great Lake Swimmers. Leur musique est assez aride mais le duo aime le lyrisme malgré tout. Avec eux, on retrouve le charme de ce son lo-fi, un peu sale mais tout à fait fréquentable.
En tout cas, le premier titre de leur quatrième opus nous charme avec une économie de moyens désarmante. Une douce voix, un piano de bar et une guitare douce. Stop Trying est une opération de séduction. Le reste qui va suivre sera du même niveau.
L’extrème sincérité de l’écriture nous attrape par les oreilles. Le disque ressemble à une confession. Les musiciens se livrent sans détour. Les cris d’enfants, les intrusions incongrues, la voix douce amère, la guitare qui rappelle les premiers Beck…
On a rapidement l’impression de connaître ce groupe qui tout en mid tempo réussit à nous toucher, comme si Leonard Cohen rencontrait des musiciens de Pavement. Comme Neil Young, Colin Huebert branche ses instruments à son âme et en livre les tourments.
Ce n’est pas un album agréable et poli. Mais c’est un disque qui se livre au fil des écoutes. Souvent le signe des grands songwriters…
Constellation – 2019