C’est le plus grand psychodrame du moment: le Brexit. Un scénario imprévisible. Des rebondissements qui vont jusqu’au grotesque.
Les hommes et femmes politiques sont devenus fous. Les crétins de tous les cotés se sentent importants. Les familles se déchirent sur le sujet. Le Royaume Uni n’a plus grand chose de cohérent. Reste la musique.
C’est la seule bonne nouvelle qui nous arrive de là bas! Des tonnes et des tonnes de bons disques. Et depuis quelques mois, ce sont les rappeurs qui sont les meilleurs élèves d’une musique qui ne tergiverse pas avec l’exigence et surtout la musique.
De la bonne. Pas des beats ou de l’autotune redistribués d’un ordinateur. Des instruments ou des boucles qui revivent le réel. De l’osmose entre artistes. Loyle Carner ou Little Simz nous ont offert de grands disques! Et ca continue avec Slowthai, qui a tout pour être la grande révélation du genre.
Dans cette famille quasi royale, ce jeune de Northampton est le cousin un peu dégénéré ou le bouffon qui se permet de dire la vérité. Le rappeur est d’une clairvoyance sombre et bavarde sur l’état de son pays.
Il va donc puiser son énergie dans ce désespoir et le désenchantement. Ce qui nous revient aux oreilles, c’est un disque rageur comme on n’en fait plus. Effectivement, le bonhomme n’a pas l’air de vouloir plaire à tout prix. Son nihilisme a quelque chose d’épique.
Il mord. Il hurle. Il rigole. Slowthai s’en sort par la musique. Il aurait pu devenir le héros d’un petit fait divers qui aurait sûrement inspiré Ken Loach. Sa crise de nerf peut donc traverser les frontières qui vont bientot se refermer sur le pays. Plus brutal que les autres nouvelles gloires, son rap est redoutable.
Tout doit être dans cet accent anglais, si loin et si proche. Si précis et si stéréotypé. Le charme opère. Car finalement le rappeur sale et méchant n’est que le digne descendant des Sex Pistols et les clowns tristes qui ont secoué la musique et les sociétés!