Vous connaissez Mumfords & Sons? Là c’est un peu la même chose mais en moins bien, moins brillant, moins original.
Chasing Grace veut vous faire danser! Ce quatuor s’est lancé un défi: ne pas le faire selon les codes commerciaux actuels de l’industrie musicale. Pas de dj qui lève les bras en l’air. Pas de dj casqués qui invitent un producteur chanteur qui porte des drôles de chapeaux! Il y a bien une blondinette dans le groupe mais elle ne minaude pas et ne bidouille pas (trop) sa voix pour ronger vos oreilles.
Chasing Grace parie sur la vieille méthode: des guitares sèches qui cavalent sur des airs folkloriques et des voix traditionnelles qui nous font sentir humain. Un peu trop. Si la chanteuse a une voix jolie et erraillée, le chanteur en fait quatre tonnes pour rivaliser avec les géants du genre.
Leurs chansons sont donc lancés pour vous donner l’envie de courir tout nus dans les prés, de vous croire dans une publicité pour les saucisses Herta. Mais le trait est un peu trop énorme pour être totalement sincère. On est bien obligé de contredire le début de ce texte: c’est de la grosse pop qui se cache derrière une sympathique réunion de musiciens folkeux!
Il n’y a pas les gros sabots de la grosse production clinquante et prétentieuse: les titres sont tout de même trop calibrés pour les grandes ondes! C’est fort dommage lorsque la mélodie, dans sa simplicité, est plutôt intéressante. Mais les deux voix en font souvent trop pour nous laisser prendre. Dans le genre, la bande son du film Once restera la référence ultime. Il s’y passe quelque chose. Sur ce disque, on s’ennuie poliment. C’est bien fait mais c’est trop sage. Un peu moins de grâce et un peu plus de crasse, voilà ce qu’on aurait pu apprécier!
Naughty boy recordings – 2015