Sur la pochette, on devine un écorché vif mais Erwan Pinard renverse la table du rock pour une java du tonnerre. Amusez-vous avec ce trublion festif et engagé !
Bon on va éviter les jeux de mots avec son nom qui évidemment ne passe pas inaperçu. Du moins on va essayer car le bonhomme nous fait tourner la tête avec son style tempétueux et son amour du rock, sec et brutal !
Avec Obsolescence Programmée, Erwan Pinard supplante pas mal d’artistes en colère. Justement parce qu’il maîtrise ses émotions et les libère juste quand il faut. Son disque est parfaitement pensé pour nous offrir un grand huit entre rock endiablé, folk dépouillé et même un petit reggae amusé !
Ne vous fiez pas à ce titre d’album obséquieux. Comme beaucoup de chanteurs, il a un regard acerbe sur ce qui l’entoure mais il a un sens de l’humour qui le sauve du stéréotype. C’est rare de voir un chanteur taquiner une institution nationale et commerciale comme Jean Jacques Goldman. Tonitruant, il rit de tout avec une vigueur que l’on trouve rarement dans nos contrées.
Il sait être sérieux mais ses paroles sont marquées par un solide second degré et une vraie tendresse. Il transforme ses mornes idées en pétaradantes chansons, drôles et sensibles. C’est une sorte de punk tout en retenue, sans impulsion mais avec une rare intelligence dans l’écriture. Aidé par deux musiciens mais aussi des cuivres et des cordes, il orchestre une douzaine de titres, à la subtilité cachée.
Il est toujours bon de découvrir au fil des écoutes, des petites choses qui à chaque fois transforment l’appréciation. On imaginait un bougon énervé : on découvre au fur et à mesure un artiste farouchement indépendant.
C’est en tout cas du sacré rock’n’roll à la française, celui qui vous fera sauter en l’air, qui vous surprendra, qui ne se laisse pas faire ! Ici, on adore et on en redemande… Jusqu’à l’ivresse. Pardon on n’a pas résisté à la promesse du début !
Inouie distribution – 2016