Observez bien la pochette du troisième album de Tiny Ruins. Regardez bien le fond. Imprégnez vous des formes. Suivez les gestes et les regards. Bref rentrez dans cette petite maison chaude. On vous attend quasiment pour tailler une bavette…
C’est vous dire si l’on veut vous mettre à l’aise. C’est la démarche de Hollie Fullbrook, jeune femme au regard profond venue de Nouvelle Zélande. A l’autre bout du monde, la folk music se pratique de manière différente même si l’on retrouve tous les instruments.
Il y a la jolie voix sans fard. Il y a les guitares qui accompagnent. Il y a un discret violon ou un vieux xylophone. Il y a la petite laine et le chocolat chaud pour s’installer au coin du feu. Mais en Nouvelle Zélande, on ne s’endormira pas!
En apparence, le refrain est connu. Un peu de spleen et d’inspiration pour nous faire rêver la vision élégiaque et féminine de la folk. Déjà vu. Ce que Fullbrook et ses amis font, c’est une véritable surprise: ils ont planqué des structures mouvantes.
La maison est cosy mais il y a plein de pièces secrètes finalement. C’est en fait un trompe l’oeil au charme redoutable. Olympic Girls doit se réécouter pour en apprécier la richesse. Le jugement hatif est vite condamné.
Dans les chansons, il y a toujours un instrument qui veut s’échapper. Et on le laisse faire. Les arrangements sont finalement très subtiles et beaucoup plus complexes. L’évidence de la pochette cache un labyrinthe d’idées et finalement d’émotions car la voix est notre guide et on s’y attache très vite. La folk en forme olympique!
Marathon artists – 2019