L’auteur de American Pie s’intéresse à la capture du Nazi Eichmann… tout est dit.
Car Chris Weitz est un auteur touche à tout. Il a connu la gloire avec la célébre saga liée à la libido culinaire des jeunes Américains. Mais il s’est ensuite diversifié. Il a réussi une comédie anglaise (Comme un Garcon). Il a tenté de mettre sur pieds une franchise sans y arriver (La Boussole d’or). Il a assuré le succès commerciale d’une autre franchise (Twilight 2). Il a surtout écrit des blockbusters dont le Rogue One de Star Wars.
Donc il ne faut s’étonner de le voir finalement derrière la caméra pour un récit historique, plutot sérieux. Opération Finale décrit la traque incroyable de Aldof Eichmann par des agents du Mossad, qui se sont bien compliqués l’existence pour le transporter de Buenos Aires, en Argentine, jusqu’à Jérusalem où le premier ministre Ben Gourion voulait qu’un Nazi de haute importance soit jugé.
Les conditions de la capture de l’ancien officier sont connues depuis des lustres et surtout étaient totalement rocambolesques. Le film lui décrit scrupuleusement la planque du Nazi, les motivations des agents puis enfin le coup de filet.
Hélas tout ceci est filmé avec une platitude qui défie l’ennui. Les comédiens sont tous bien sages à leur place. Ben Kingsley fait du Ben Kingsley. On est entre le cabotinage et le génie. Oscar Isaac est aussi fade que Mélanie Laurent.
La musique d’Alexandre Desplat est sans saveur. Tout comme la lumière. Les décors. Les dialogues. Chris Weitz se limite à une illustration désuète, comme figé par l’enjeu et l’ambition du film. Car, à cette époque de populisme aigu, le message n’est pas si anodin et le film a une utilité publique. Reste que tout ceci a gommé le moindre effort artistique.
Avec Oscar Isaac, Ben Kingsley, Mélanie Laurent et Lior Raz – Netflix – 2018