Tout le monde a une notion personnelle du paradis. Chez ces Canadiens, le paradis est une bonne rasade de rock, avalée vite fait, bien fait.
Trois copines et un pote se lancent à l’assaut d’un garage rock bien féminin qui rappelle rapidement The Breeders, les Runaways ou Hole. Il faut assumer les références car ce sont toutes des nanas avec du caractère. Elles relèvent le défi avec un punk assez débridé et totalement girly.
Ce qui nous change des singeries californiennes ou des envies nihilistes britanniques. Mish Way et ses potes aiment le rock qui fait sortir les tripes et fait secouer les cheveux autant que les hormones. Il y a là un geste adolescent, une révolte de petites filles, un condensé de rock aussi simple que jouissif. C’est une sorte de féminisme électrique et régressif.
On s’éclate bien à écouter ces filles qui veulent en découdre avec le punk et ses viriles conventions. La voix est sûre et le mur de son se fabrique avec une certaine habileté derrière. Bien entendu, le disque ne fait pas dans la nuance et la sensibilité. Mais il risque d’en surprendre plus d’un.
C’est agressif mais totalement accessibles. Les intentions sont bonnes. Le paradis nous est présenté sous ses meilleurs aspects. La production soigne avant tout l’énergie du désespoir et cogne sur des rythmes très 90’s qui nous renvoient aux douces années du grunge. C’est un peu idiot mais il y a une évidence et une envie qui finiront par toucher les oreilles les plus chastes. Leur messe est dite!
domino – 2016