Du rock, du punk et du blues, une sainte trinité qui fait carburer les Parisiens de Whodunit. Ca marche encore cette formule?
C’est toujours sympa de voir résister des musiciens aux modes ou aux nouvelles pratiques. Il est admirable de croire à la simple réunion d’un guitariste, d’un bassiste et d’un batteur peut faire un rock décoiffant et intemporel.
Whodunit défend bec et ongles son idée du rock. Il est sauvage. Les chansons sont rapidement exécutées et le chanteur se prend pour un hurleur. Ca aussi, ca ne se fait plus, ou presque. Là, il s’égosille avec une vraie élasticité vocale.
On pourrait penser qu’il exagère, mais heureusement, c’est vrai. Il en fait trop et c’est justement ce qui est sympa. Un type comme Mike Patton (le leader de Faith No More) apprécierait ce joyeux drille qui monte et descend dans les octaves.
Mais nous ne sommes pas au solfège ici. Pour leur troisième album, ils sont sauvages et toujours aussi énergiques. C’est du rock de copains. Ils transpirent ensemble et on devine que ca les tenterait bien de mourir ensemble sur scène.
Les grosses suées ne leur font pas peur. Les morceaux se bâtissent à toute vitesse sur une furieuse inspiration. Les idées sont claires mais elles sont électriques. Ils laissent l’impression de s’emballer de temps en temps. Mais ils cherchent vraiment à déglinguer l’audience d’un rock foutraque mais affriolant ! C’est sans âge, plaisant et ca rendrait presque nostalgique. Pas mal du tout.
Closer Records – 2016