A bientôt 90 ans, le comédien Harry Dean Stanton déclare sa flamme aux musiques traditionnelles américaines. Une seconde jeunesse pour le héros de Paris Texas.
Dans le film de Wim Wenders, la musique de Ry Cooder imposait une véritable mythologie. Et Harry Dean Stanton a toujours à l’ombre des géants. Il a travaillé avec les plus grands comme Coppola ou Lynch. Il a vu naître des mythes comme Alien ou Terrence Malick. Pour lui la musique est essentielle. Il se sent proche de Bob Dylan, Kerouac et quelques autres bardes de la culture américaine. On le croise dans le documentaire Dig, vieux déglingué au milieu d’une meute de musiciens drogués et brillants. Mine de rien, l’artiste, depuis les années 50, a toujours été dans l’effervescence de la création, de l’underground et de l’indépendant.
Sa discrétion est tout à son honneur. A 88 ans, son premier disque sort chez nous. Il vient après la sortie d’un documentaire sur ce type hors norme, à la vie dissolue et aux rencontres heureuses. Il avoue enfin sa passion pour la musique. Il se serait bien vu chanteur. Il veut le démontrer avec ce disque charmant, acoustique où il reprend quelques standards de la folk et du blues.
Chuck Berry, Roy Orbinson ou Willie Nelson, l’homme a bon goût. Il s’offre une collection sincère de chansons sèches et chaleureuses en même temps. La voix de papy a du charme depuis que Johnny Cash est revenu sur le devant de la scène, face à la mort, pour quelques albums. Spirituel, Harry Dean Stanton commente toujours un peu ses choix. Immédiat, l’enregistrement laisse entendre le plaisir du vieux monsieur qui retrouve sa jeunesse sur les accords d’un bon vieux rock.
Nostalgique, le disque est pourtant très enthousiasmant. Dans l’espièglerie du vieillard, on trouve une véritable et lumineuse énergie. On a un peu l’impression d’être des archéologues et découvrir un vieux vestige plus précieux que prévu. C’est une belle découverte. De chouettes retrouvailles avec un vieil héros trop discret!
Omnivore recordings – 2014