Ha le rock poilu et les Scandinaves, c’est un peu comme Roméo et Juliette: une histoire d’amour passionné sauf qu’effectivement il y a un peu plus de poils et de décibels autour!
Car le rock dans le Nord de l’Europe, c’est une sorte de mythologie électrique qui va du Stoner gelé au Metal extrème avec gros darkos qui se rêvent sur un drakkar en train de découvrir l’Amérique. Ca ne déconne pas là haut.
Si tu veux parler rock, tu dois effectivement avoir des poils partout, des tonnes de cheveux et un air de viking enragé à l’akvavit ou au gloög! C’est le minimum! Et tu as intérêt à savoir jouer en mode bourrin. Un rockeur là bas, c’est un monolithe humain qui fait presque peur!
Bizarrement Graveyard ne joue pas de ses gros bras tatoués. On entend même des nuances dans leurs chansons qui ne font pas dans le gros metal qui tache. Non, ce sont des romantiques à coté de certaines formations suèdoises.
Alors oui, ils savent faire transpirer leurs instruments en quelques morceaux. Oui, le chanteur Joakim Nilsson est un chouette hurleur des bois suèdois. On est très loin de l’univers de Ingmar Bergman mais nous sommes bien dans un groupe de stoner nord européen.
Le groupe, séparé en 2016, reformé à la sortie de l’hiver, souffle sur le chaud et le froid avec un gout certain pour le bloc bien serré de décibels mais l’influence sixties amène de chouettes respirations à l’ensemble. C’est la paix retrouvé pour ce groupe tourmenté qui fait donc un rock assez classique finalement.
On secoue la tête bêtement. On fait du air guitar si on est tout seul en train de l’écouter. On chante comme une casserole pour imiter le leader de Graveyard. On régresse joyeusement. Et on fiche la paix aux autres. On fera juste un peu de bruit.
Nuclear blast – 2018