Livres

Petit art de la Fuite

Si lire est l’un des grands plaisirs de l’existence, découvrir de beaux livres nous entraine toujours dans des moments de bonheur inégalables. Et celui-ci est un véritable enchantement.

Enrico Remmert est italien et ce Petit art de la fuite  est son troisième romain. Le turinois a en effet déjà été remarqué à la fin des années 1990 pour Rossennotti, qui a obtenu de nombreux prix.

L’auteur a également étudié dans une école de « creative writing » et la fréquentation de ce genre d’ateliers aurait pu lui donner des réflexes, des tics. Pas du tout. L’écriture de Remmert est fluide et vive. Ce roman dégage d’ailleurs un dynamisme, une énergie incroyables. Chaque page est pleine de punch, de bruits et de couleurs. Vivante. Et le choix de donner la parole tour à tour à chacun des protagonistes, entre monologue et tutoiement, donne au texte une véritable légèreté.

Dès le début, l’histoire est prometteuse. Trois copains qui vivent à Turin, à peine sortis du monde étudiant, partent ensemble jusqu’à Bari. L’un d’eux, violoncelliste, doit en effet  y jouer pendant quelques mois dans un orchestre.  Quant aux deux filles qui l’accompagnent, l’une d’elles les embarque dans « La Baronne », une vieille Fiat d’auto-école, tandis que l’autre ne sait plus où elle en est dans sa vie amoureuse. Cela pourrait paraître convenu mais, dès les premières pages, les situations cocasses, les événements loufoques, les quiproquos, les frayeurs et les grosses cuites s’enchainent.  Bref, très vite, le petit week-end calme devient un road-trip complètement déjanté.  Évidemment, rien ne se déroule comme prévu mais le lecteur est toujours surpris et amusé. Leur équipée, de jour comme de nuit, ne leur permet pas de repos ni de répit. Ils dorment parfois quelques heures au hasard des arrêts. Sans oublier les rencontres : un vieux sage, un restaurateur pressé ou encore un boucher pervers…

Portrait tendre d’une jeunesse qui a grandi trop vite et se retrouve aux prises avec ses doutes, histoire de belles amitiés et de sentiments forts, ce livre touche au cœur et met de bonne humeur. Un seul regret : il se lit tellement bien qu’on le finit trop vite !

éd.10-18, 240 pages.

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