Une jolie gouaille à connaître !
Sarah Olivier sort Pink Galina un album qui mérite le détour à plusieurs titres. Tout d’abord la demoiselle a de la voix et sait l’utiliser. La tessiture est suffisamment ample pour permettre toutes les excentricités. On écoute avec plaisir toutes ses pirouettes et ses fantaisies. Ensuite le parcours théâtral de Sarah donne une couleur expressive pleine de culot à l’ensemble des chansons. On est proche de Catherine Ringer. Les textes en français évoquent l’histoire de femmes qui boivent pour oublier, prennent des risques quitte à se faire mal, victimes de la vie ou de l’amour. Noctambule mélancolique, Sarah Olivier amuse et nous entraîne dans un monde où le malheur flirte avec la poésie.
Une jolie humanité se dégage de l’ensemble. La musique alterne ambiance rock, chanson réaliste et tcha-tcha-tcha. Cette musique célèbre la liberté des femmes, leur sex-appeal, leur indépendance. On oscille entre chansons de coquettes, de cocottes de tripots et chansons planantes qui prennent le temps d’installer des mondes parallèles. La violence de certains textes est assumée. Sarah Olivier nous offre une belle ode au mythe d’Ophélie en fin d’album, une fin aquatique. Nous ne sommes pas jamais dans un pathos cathartique qui dérangerait, nous sommes dans une représentation habilement orchestrée et mise en scène.
Le ton est donné. Une fantaisiste est née. La vie est croquée à pleine dent avec un talent musical évident. Sarah Olivier est à suivre de près. Succès en vue.