On trace notre route jusqu’en Bretagne, où l’on a vu se reformer les champions du rock français, rustique et sympathique. Matmatah a disparu. Il revient inchangé et toujours aussi énervé!
Le symptome du premier disque qui cartonne a sérieusement endommagé la jolie carrière de ce quatuor très ancré en Bretagne. La Ouache a fait de Matmatah, une sensation des années 90 mais ensuite, le groupe n’a pas bien assumé son statut et son succès. En 2007, le groupe éclate après des albums inégaux mais pas mal de tubes que l’on entend encore sur les radios!
Tristan Nihouarn et les Brestois sont de retour une dizaine d’années plus tard. Le guitariste a changé mais on retrouve tout le charme breton de ce groupe qui ne lésine pas le rock. C’est la limite et le charme de Matmatah. Ce n’est pas très originale mais les gars affirment un son résolument rock et parfois dépasse les limites.
Ils aiment aussi avoir des combats et des critiques à faire. C’est un peu cliché mais leurs cris d’alarme sont souvent légitimes. On aimera beaucoup Marée Haute à l’époque de l’affaire Fillon. Et les paroles révoltées sont bien associés à des chansons assez généreuses en guitares qui s’énervent, en harmonica joyeux ou en rythmes binaires bien costauds. Pour leur retour, le groupe semble en grande forme.
En bons bretons, ils sont bons musiciens et artistes engagés. Ils ont connaissance assez fine de la science rock. Il y a là des morceaux pour faire soulever les foules dans les festivals. Il y a là du refrain à reprendre d’une seule voix. Il y a aussi des passages jubilatoires.
Ca ne va rien révolutionner du tout. Matmatah n’a pas beaucoup changé après une dizaine d’années au placard. C’est la petite frappe, douée et percutante. Si vous n’aimiez pas avant, vous n’aimerez pas après. Plates coutures ne fait pas dans la nuance mais c’est justement ce qu’on aime chez ces quelques messieurs jamais tranquilles!
La Ouache prod – 2017