Il fait chaud. Les orages vous tapent sur le système. Allez vous réfugier au cinéma. Redécouvrez la magie de Jacques Tati!
C’est la restauration de l’année. S’il y a bien un film qui mérite d’être soigneusement ripoliné et retrouver son éclat, c’est bien le chef d’oeuvre de Jacques Tati, film maudit par excellence et pure pépite burlesque!
Les lumières. Les reflets. Les inclinaisons. Les formes. Tout est important dans le film de Tati et le soin apporté à l’image permet de profiter pleinement des idées nombreuses et délicieuses de l’artiste caché derrière l’innocent et bondissant Monsieur Hulot.
On se laisse de nouveau bercer par sa fausse candeur. Playtime fut un désastre dans la carrière de Tati. Pourtant à l’écran il n’y a que l’enthousiasme pour multiplier les gags et écrire une satire mordante de la modernité et de la solitude qui découle du grand capitalisme.
Bien souvent, Jacques Tati cherchait l’abstraction: c’est ce qui rend son travail intemporel, dans la continuité d’un Charles Chaplin, enclin lui aussi à l’humour et la causticité!
Précis, méticuleux, subtile, l’oeuvre de Tati reste une redécouverte constante. Son sens du détail permet de trouver de nouvelles choses à chaque vision. Faux film à sketchs, véritable satire, bédé en live, Playtime déboussole par sa cohérence et provoque l’admiration par son volontarisme. Tati ne lache rien. Pendant des annéees, il se bat pour son rêve de Tativille: faire rire. A tout prix (pour l’auteur au propre comme au figuré). Il ne s’en remettra pas. Mais avec cette nouvelle version, on comprend qu’il a désormais vaincu et atteint la postérité. Chapeau bas monsieur Hulot!
Avec Jacques Tati, Barbara Dennek, Jacqueline Lecome et John Abbey