Musique

Point soleil !

Après la chronique un poil vénère face à la triste réalité électorale, place à la vraie chronique qui demande de la chaleur, du soleil et du plaisir estival !


Bizarrement on file dans les Balkans avec un ancien de Gogol Bordello et deux Israéliens. Ensemble ils montent un petit capharnaüm musical qui nous rappelle un peu les joies éthyliques de Emir Kusturica avec une touche de modernité bienvenue.

Balkan Beat Box s’aventure dans des mélanges dangereux mais totalement maîtrisés. Une sorte de reggae de l’est européen. Les gaillards se laissent aller à l’anglais par ambition mais la musique nous porte dans une douce euphorie brouillée et qui nous fait doucement dévisser.

Ce sont des musiciens pacifiques, très touchés par les tensions au Proche Orient mais leur musique est d’abord une arme de bonheur massif. C’est d’un hédonisme quasi caricatural mais ça fonctionne très bien, surtout dans notre période trouble.



Pour s’envoler un peu plus proche du soleil, qui nous manque durement ces derniers temps, Arooj Aftab semble être la personne la plus compétente. Je ne sais pas vous, mais moi je sais depuis le mois de mai ce que c’est un blocage en omega et la descente d’air polaire. J’ai cependant trouvé une source de chaleur inouïe qui fera du bien à tout le monde.

Bon le storytelling de Arooj Aftab ne va pas plaire à 31% de la population française. Fille de diplomates pakistanais, elle a grandi entre l’Arabie Saoudite et l’Asie et sa passion pour le jazz a fait fusionner un style bien à elle, d’une beauté nocturne qui la fait pourtant rayonner.

Son disque, Night Rein, est d’une beauté incroyable. C’est un éblouissement à chaque chanson, d’une douceur et d’une tendresse que l’on attend plus depuis longtemps. C’est un album qui caresse et veut juste notre bien. Autant d’empathie en musique, on est réellement surpris.

Ses nuits sont visiblement éblouissantes. Entre Ourdou et Anglais, elle nous entraîne dans un spleen scintillant. Les variations sont assez lentes. On s’enveloppe dans ses mélodies qui empruntent à la trip hop. Sa musique est un appel à la pause, à l’introspection et au calme. Night Reign serait une solution au bruit national et à la violence d’un Monde bien trop dur.



C’est ce qui amuse le duo Sages comme des Sauvages. Ils observent leur époque avec un humour inspiré et des musiques expérimentales qui nous donnent des bouffées de chaleur. Leur troisième album est toujours marqué par leur grande originalité, produite cette fois ci par Dakou, spécialiste des musique afro-cubaines.

Là encore, les petits occidentaux, arty et bobos, se dépassent pour mélanger les styles avec une vraie joie de vivre qui réjouit à chaque instant. En trente neuf minutes, le duo, Ava et Ismael, saborde les conventions avec des rythmes chauds et des paroles douces amères.

Eux aussi, se moquent des préjugés et des frontières. Ce qu’ils cherchent, c’est une musique pleine de bien être et de gaieté. Ils vont donc chercher dans leurs origines diverses mais surtout malaxent une musique bizarre et séduisante. Avec eux on voyage et on prend en pleine face un soleil sonore qui n’est que réjouissance.

Ces disques sont solaires donc indispensables quand on voit le monde grelotter et s’inquiéter de tout. Avec eux on a le droit d’espérer, danser, aimer, rêver, respirer… tout ce que ne nous donne pas vraiment le monde d’aujourd’hui!

Previous ArticleNext Article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

? * Le temps imparti est dépassé. Merci de saisir de nouveau le CAPTCHA.