Après la série d’articles de Pierre sur le manga 20Th century boys, je vous propose….un autre manga! POISON CITY.
Si Poison City a bénéficié d’une grosse mise en avant, la publicité faite autour de celui-ci est tout a fait justifiée, c’est du très haut de gamme! Ce manga a de nombreux atouts pour un public adulte, pour un public européen et pour un public qui ne lit pas ou peu de manga.
D’abord l’éditeur annonce la couleur: Il n’y aura que 2 tomes quasi impensable pour un manga qui plus est,le premier tome ne fait « que » 230 pages. Ensuite, il s’agit d’une mise en abîme fort subtile avec un manga dans le manga. Le scénario démontre une certaine compléxité et une thématique inhabituelle: la censure dans les mangas.
La mise en abîme se fait autour d’un jeune et prometteur auteur de manga qui vient présenter un projet à un éditeur. 2 jeunes gens sont au milieu des zombies dans le Japon contemporain. On est assez proche de la trame de « Walking Dead ». L’éditeur parait enthousiaste, lui donne quelques conseils et signe un contrat.
Nous sommes en 2019 et Tokyo sera l’organisateur des Jeux olympiques l’année suivante. Le contexte n’est pas neutre, car le Japon veut donner la meilleure image de lui-même. Alors à chaque rendez-vous, Mikio Hibino, le jeune auteur se voit conseiller de réduire les scènes de violence, de modifier certaines cases et d’arranger son récit. Son espace de créativité se réduit au fur et à mesure de l’avancée du récit.
Tetsuya Tsutsui est l’auteur de Poison City. Il était aussi celui de Prophecy et Manhole (mangasque doivent connaitre les aficionados…Personnellement, je suis passé à côté…) Tsutsui s’est rendu compte que certaines pages de ses mangas avaient été considérées comme « nocives », classant son ouvrage dans les mangas adultes à faible diffusion.
Il est aujourd’hui en procès avec plusieurs comités de censure pour faire valoir ses droits (il n’a jamais été informé de cette censure) et se bat sur les contradictions de ces commissions qui a priori ne lisent même pas les ouvrages.
Poison City est une façon de raconter son histoire et celle d’autres auteurs dans un Japon aux multiples contradictions. Si le thème n’est pas simple, le récit est vivant, soigné et plaisant. Un vrai bon manga.