On ne présente plus Haruki Mirakami, sans doute l’un des plus grands romancier japonais contemporain. Une bonne trentaine de romans traduits pour notre plus grand bonheur.
Ce dernier opus, un recueil de huit nouvelles d’abords parues dans différentes revues, ne fait pas exception à la règle, c’est un petit bijou.
On découvre, ou pas, cette incroyable capacité à conter des histoires à partir d’un rien, d’un évènement anodin, de ceux que nous traversons tous les jours.
C’est le résultat d’une combinaison enchanteresse : la culture japonaise, et l’imagination de l’auteur.
Une lettre, un souvenir, une rencontre, et nous voilà partis au travers des méandres de ses réflexions, de son analyse, de ses débordements fantasques.
Puis il y a l’autre côté, le plus fabuleux sans doute, la promenade de l’inimaginable, de l’improbable, de la magie suggestive. Toujours sur le fil du rasoir de la réalité, l’auteur nous embarque dans d’invraisemblables histoires, tantôt plausibles, d’autres fois abracadabrantes.
Et le plus fort, c’est qu’il n’y va pas seul, pour nous raconter ensuite. Non, il nous tire par la main. Comme témoin, on le suit, on l’écoute, on sent, on touche, et l’on en viendrait presque à douter de nos raisons, à le croire sans réserve, sur parole.
L’aura et le succès de Murakami pourraient le rendre orgueilleux, un poil prétentieux, comme il se traduit parfois chez certains écrivains productifs. Il n’en est rien, l’homme est, et demeure, humble, s’excusant souvent de ne pas savoir, ou de douter.
Tactiques de romanciers pour certain, profonde nature pour d’autres, j’adhère sans réserve au deuxième groupe.
Parution en poche le 05 janvier 2023
chez 10/18
Traduction (Japon) Hélène Morita
192 pages / 7,10€