Une jeune femme raconte sa famille. Comme nous sommes en Italie, ils sont tous un peu fous et composent un ensemble baroque, où la folie se conjuguent avec le grotesque ou la beauté. Tout dépend de la personne. Il y a la grand mère qui parle trop. Il y a la mère malade. Le fils mélomane. Le père absent. La tante pulpeuse et toute une tripotée d’amants.
Milena Agus est une romancière à succès. L’exotisme de son écriture est réel. La profondeur derrière ses descriptions poétiques est palpable à travers ce court roman. La fiction aide à imposer quelques réalités et vérités qui ne sont pas pas toujours bonnes à dire, lire ou décrire.
Pourtant elle le fait avec une certaine grâce et une fausse candeur, qui pourtant finit par agacer. Car finalement ce premier essai de l’écrivain (qui sera reconnu chez nous avec Mal de Pierres) accumule avec gentillesse des poncifs sur les familles dysfonctionnelles.
Milena Agus, la fille de Sardaigne, souligne les non dits de la société rigide mais aligne des personnages un peu trop caractériels pour être attachants. Certains sont transparents et d’autres, trop imposants. On aime la tante et sa libido un peu farfelu mais le portrait des hommes reste fade. On finit par s’ennuyer, à rebondir de névroses en psychodrames. Comme le requin du titre, on aurait bien tendance à somnoler.
168 pages – Livre de Poche