Vous savez quoi ? Racine fut un sérial-killer. Et son œuvre serait le fruit de cette expérience. C’est l’histoire délirante imaginée par François Boulay.
On connait mal les débuts de Racine. Quand le dramaturge n’était qu’un poète sans le sou qui menait une vie de bohème aux fréquentations douteuses.
Le jeune Racine aurait alors débuté une carrière de meurtrier, pensant que cela lui donnerait l’inspiration d’une véritable œuvre littéraire. Lui ferait écrire autre chose que des odes insipides pour Louis XIV ou la reine d’Autriche.
C’est Boileau qui lui souffla l’idée. Un moyen comme un autre de se procurer des émotions fortes. Du genre de celles qui nourrissent une œuvre. Racine se mit donc à tuer quelques unes des mendiantes et des prostituées qui pullulaient dans les bas-fonds de Paris. Sans craindre de la police, occupée à traquer les fabricants de poisons.
Après quelques meurtres, il décida de s’attaquer à l’entourage de son ennemi juré, son rival professionnel et amoureux, Molière. Ce dernier était alors au fait de sa gloire et occupait le théâtre du palais royal. Racine trucidera une ou deux de ses comédiennes jusqu’à ce qu’il rencontre la plus fameuse d’entre elles, Thérèse Du parc. Qui lui révélera son talent et l‘aidera à écrire le premier de ses grands succès. Fin de l’histoire et début de l’œuvre théâtrale placée au programme de tous les bacs Français.
Bien sur, tout ça c’est, en partie, de la blague. François Boulay cherche avant tout à nous amuser. La vie de Racine est le prétexte d’une farce à base d’érotisme et de grand guignol, une comédie saupoudrée d’Histoire où le dramaturge s’exprime comme un personnage de série noire.
On croise Thérèse du Parc, le lieutenant de police Gabriel de la Reynie (qui instruisit la fameuse affaire des poisons*) ou Boileau. Mais ne vous y trompez pas ! Ce bouquin aux allures de roman historique est avant tout un petit polar sans prétentions, une sympathique potacherie qui aurait sa place sur le tourniquet d’un kiosque de gare.
Voilà, en somme, de quoi passer un bon moment de détente.
Telemaque – 216 pages