Les éditions Delirium rééditent les albums de Richard Corben! C’est une bonne idée, non? Quand en plus elles ont l’intelligence de sortir de nouveaux albums de ce grand auteur, c’est encore mieux! Parlons donc du dernier en date: RAGEMOOR
Mais avant d’attaquer dans le vif du sujet, petit rappel sur Richard Corben pour les gens qui a minima n’étaient pas adolescents dans les 80’s et qui seraient passés à côté de ce monument s’étant mis de la merde dans les yeux.
Car Richard Corben se fait connaitre en France dans le magazine Métal Hurlant qui publie les nouvelles issues de Creepy et Eerie et puis aussi les longs récits post apocalyptiques, c’est une bombe atomique pour le regard!
Sans compter la qualité des ambiances et de bien des récits. On se souviendra particulièrement de Monde Mutant, Bloostar ou Jérémy Brood. Mais Richard Corben reste avant tout connu pour les aventures de Den. Ce personnage fit partie d’une des 4 nouvelles intégrées dans le film d’animation Métal Hurlant.
Il déclinera par la suite son personnage dans d’autres récits avec plus ou moins de réussite, l’inspiration n’étant pas toujours à la hauteur du récit fondateur. On y retrouve néanmoins es hommes au physique survitaminé et ces jeunes femmes à la poitrine plantureuse, une des caractéristiques de Corben.
Donc Corben publie sans relâche dans les années 70 et 80 de nombreuses nouvelles aidées de scénaristes de renom ou en solo des histoires diverses et variées. Il devient une des icônes de la BD undreground américaine, au même niveau qu’un Crumb dans un autre genre.
Au cours des années 90 et 2000, un peu en perte de vitesse, on le retrouvera mettant en scène des personnages classiques de l’univers des supers-héros. IL commettra un album du Punisher, un Hulk et même un album d’Alien. Si ceux-ci peuvent paraitre anecdotiques, ils sont pourtant tout aussi personnels dans le traitement. Ainsi Corben ne se trahit jamais.
Ragemoor est un récit d’une centaine de pages scénarisé par son vieux compagnon Jan Strnad avec lequel il avait travaillait à ses débuts. On retrouve tous les ingrédients qui ont fait la renommée du duo: Les influences d’Edgar Allan Poe et de HP Lovecraft, le dessin si particulier de Richard Corben et le traitement en noir et blanc qui lui ont valu l’estime d’un Moebius ou d’un Druillet excusez du peu…
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Il s’agit d’un jeune homme qui reçoit son oncle et sa cousine dans son manoir isolé après des années sans nouvelles de ces derniers. En guise de bienvenu, le propriétaire commence par leur dire qu’ils n’auraient pas du venir…Quel accueil chaleureux et enthousiaste, n’est-il pas? Très vite, le jeune homme explique que le château n’est pas un simple bâtiment mais qu’il vit, qu’il a une âme. Incrédules l’oncle et la cousine espèrent récupérer la bâtisse.
Bien sûr rien ne sera simple. Le jeune homme est-il simplement fou et ce n’est que l’imagination perturbée de Herbert Ragemoor qui est responsable de ses malheurs ou bien est-il sain d’esprit et le manoir est vraiment doté d’une vie, d’une âme?
Je vous laisse le soin de découvrir vous même les multiples péripéties qui se produiront rapidement dans le château ne laissant aucun des protagonistes indemnes. C’est du grand Corben avec un peu de nostalgie pour ceux qui comme moi avaient pris une claque lors de la découverte de ce fantastique dessinateur tellement particulier.