Xavier Plumas et ses copains de Tue Loup continue leur chemin vers un rock apaisé, de plus en plus prenant. Une bonne note pour commencer le printemps.
Bientôt vingt ans que le groupe de la Sarthe gratte sur ses guitares des airs de rock, à la française, sans se prendre la tête et toujours imaginés avec du coeur et de l’intelligence. Tue Loup joue les marginaux pour mieux assumer sa liberté dans son style, sa musique et son petit bonheur d’être un fleuron d’un art fougueux. Au bout de vingt ans, le groupe continue d’aimer les nouveautés et prendre de nouveaux chemins.
Tue Loup a connu tous les états, toutes les joies et toutes les alertes. Il y a eu les départs et les arrivées. Le succès et la dégringolade. Les remises en question. Quand on regarde leur discographie, le groupe semble s’être toujours remis en question. Il a joué avec les genres, les modes et les styles. Sans se renier. Un tour de force que l’on entend une fois de plus sur ce dixième disque, relaxé et entêtant.
Cette fois ci, l’inspiration est venue du Portugal. Là bas, Tue Loup s’est laissé prendre par la vie locale et ses coutumes, son vague à l’âme et son fado si exaltant. Leur disque Ramo ressemble à une douce mélancolie décomposée sur une dizaine de chansons, qui sortent les tripes et les amertumes avec un charisme lusitanien et un charme indéniable.
La musique soigne les maux du coeur et cela fait du bien. Ramo a le goût du partage: la mise à nu des textes s’allient à une orchestration distinguée. Le trio a l’art de souffler sur le chaud et révéler des parties froides de l’existence. C’est un disque mûr, d’une sagesse étonnante et qui n’oublient pas ce que l’on sait du fado: que la musique est le meilleur remède au spleen!
L’autre distribution – 2016