Avant les dinosaures de Jurassic Park Fallen Kingdom et le requin préhistorique de The Meg, voici donc de gros animaux doppés à l’ADN malveillant qui cassent tout sur leur passage et qui consacrent Brad Peyton comme le digne successeur de Roland Emmerich.
Car ce petit réalisateur sans grande envergure profite des épaules larges de la star Dwayne The Rock Johnson pour détruire à grande échelle des villes américaines innocentes. On avait remarqué son gout prononcé pour le gigantisme dans Voyage au Centre de la Terre 2 puis tout est devenu plus clair avec San Andreas et sa destruction naturelle et écologique de la Californie.
A chaque fois, on y trouve le massif ancien catcheur qui utilise tous ses atouts pour faire triompher l’Amérique et ses valeurs. Le réalisateur allemand, Roland Emmerich, de ID4 ou The Patriot se fait doubler par un jeune quadra qui sait tout faire à l’écran pour que le Monde tombe en miettes. Tout s’écroule sauf de bonnes vieilles valeurs comme la famille, l’amitié ou le drapeau!
Il est lui aussi capable de tenir un scénario débile et le mettre en scène comme s’il s’agissait des 10 commandements! Donc Rampage est une variation d’un jeu vidéo ancestral où trois bestioles devaient casser des immeubles. Voilà un très bon récit pour le Hollywood d’aujourd’hui, qui a du mal à faire autre chose que des super héros qui se posent des questions.
Donc pour justifier un crocodile mutant, un loup qui vole et un gorille géant albinos, arrive par erreur sur Terre de l’ADN malveillant mis au point dans l’espace par une vilaine entreprise qui ne pense qu’aux profits. A sa tête, on trouve une bombasse hystérique (Malin Akerman souvent excellente mais pas là, sorry) et un frère débile. Okay, ne vous inquiétez, ils finiront très mal.
A cause d’eux, on a donc droit à trois monstres qui font la course pour arriver les premiers à Chicago et tout détruire. Face à eux, il y a aura donc Dwayne Johnson qui fait du Dwayne Johnson, tout en muscles et en punchlines rigolardes.
L’injustifiable s’explique tout en courant à travers les Etats Unis pour stopper les monstrueuses créatures (le gorille est sympa quand même: il fait des blagues de cul) et on doit reconnaitre que le réalisateur tient le rythme. On baisse la garde face à l’imbécilité caractérisée du projet. Plus c’est con, plus c’est bon.
Rien ne tient la route. Tous les acteurs sont en roue libre. On adore le cabotinage de Jeffrey Dean Morgan en agent secret qui se prend pour John Wayne. Chacun fait ce qu’il veut. De toute façon l’équipe des effets spéciaux assure le boulot: c’est spectaculaire. Autant que le biceps de la star, toujours à l’aise dans les nanars hollywoodiens.
Le scénario assume un manichéisme que l’on ne connaissait plus. Il faut évidemment un solide second degré pour supporter cela mais cela laisse augure le meilleur (du pire) pour un San Andreas numéro 2, annoncé par notre nouveau duo préféré de la destruction massive que l’on espère aussi volontaire qu’Emmerich dans les années 90. Je vous jure: le film catastrophe, catastrophique, vaut le coup d’oeil!
Avec Dwayne Johnson, Naomie Harris, Jeffrey Dean Morgan et Malin Akerman – Warner Bros – 2 mai 2018 – 1h45