Bon. Mes petits cocos qui font du rap avec du vodocode ou de l’autotune, qui tartinent des textes de gros beaufs nourris par le fiel crétin de Cnews et Hanouna et qui limitent la musique à un son de CPC 6128, hé bien voici trois conseils pour créer une sorte d’émeute qui pourrait ravir le plus grand nombre : une révolution musicale.
Alors passez tous une oreille sur l’Américain Brontez Purnell, un véritable intellectuel car en plus du rap, il écrit des livres, il a eu un groupe punk et il dirige une compagnie de danse. On continue dans les clichés?
Ce type fait du bien, donc, pour lutter contre les idées courtes, celles qui collent au rap les clichés les plus risibles. Et son style est résolument frais. Un peu lancinant mais il n’en fait jamais trop. Cela sort largement des sentiers battus mais on devine à chaque note une exigence qui n’existe plus depuis longtemps dans le rap mainstream. Il embrasse aisément tous les genres avec une souplesse incroyable.
En trente minutes, il égratigne les stéréotypes du genre et rassemble tout l’aspect populaire du genre pour en faire quelque chose d’unique et de très original. Une bouffée d’air frais.
Tout comme la plupart des œuvres de The Allergies. Le duo anglais sait faire les cocktails les plus aromatisés du rap ! Leur nouvel album est une fois de plus une petite bombe euphorisante qui va vous faire tourner la tête.
Tear the Place Up sera sûrement le réconfortant le plus utile à cette année 2023 déjà si tourmentée. De la couche populaire de Bristol au costard le plus funky de la planète, le duo de DJs enfile les costumes avec aisance pour saisir tout le sel du rap, du funk et de la soul.
Le résultat est spectaculaire. Une séance de dance floor à la maison. Impossible de résister à leurs refrains furieux et leurs bidouillages urbains et vivants en même temps.
Les flows tentent de rattraper une musique qui semble vouloir aspirer toute la vitalité de tous les genres. Comme les autres albums, on sort rincé de l’écoute mais on est tellement heureux.
Plus proche de nous et pour se rassurer un peu sur l’état du rap français, il faut aller dans le Val de Marne (après Bristol vous pourrez trouver cela bucolique) et découvrir le rappeur Yvnnis.
Le jeune homme évite les bonnes grosses lourdingues habitudes du genre. Même sa pochette fait preuve de liberté de ton et un style bien à lui. Techniquement c’est très bien fait. Et surtout l’écriture du rappeur ne semble pas à chercher la punchline TikTok ou l’effet marseillais (je me comprends). Pas spectaculaire, sa musique se fait d’instruments jazzy et de beats beaucoup plus nuancés.
On s’étonne de la maturité musicale de ce jeune rappeur. Il y a des petites erreur de jeunesse mais son travail impressionne par un vrai sens de l’introspection et une musicalité qui ferait presque apprécier l’autotune… C’est dire le niveau ! Tant pis pour lui, mais aux apprentis rappeurs, prenez exemple sur ce premier de la classe plutôt que les cancres qui cèdent à la facilité !
Brontez Purnell – No Jack Swing
The Allergies – Tear me Up
Yvnnis – Novae