Bon on est presque tous d’accord pour remettre le prix du meilleur titre d’album et le titre de plus belle pochette à la jolie Laurel Halo mais est ce que son disque vaut le coup?
La musicienne est un petit cliché à elle tout seule. Une intello de l’electro. Une digne descendante de Brian Eno. Comme lui, l’Américaine trouve l’inspiration dans les soirées berlinoises et cultivent un gout certain pour un son à l’horizontal, proche de l’ambient… qui a dit de l’ennui?
Car la jeune femme est douée. On va vite utiliser les adjectifs, avant gardiste et expérimental pour la présenter. Elle fait effectivement une musique pas facile d’accès, très synthétique, mais il y a de l’envie et une douce recherche d’harmonie.
C’est ce qu’on aime bien dans son quatrième essai, Raw Silk Uncut Wood. Passionnée par la science fiction et particulièrement Philip K.Dick, Laurel Halo nous emporte donc dans un univers où les notes sont angoissantes. La musique est faussement apaisée. C’est ce qu’on aime ici: à la réécoute, on entend de nouvelles choses.
Comme beaucoup de disques expérimentaux, on retrouve si on le veut tous les angoisses existentielles dans des nappes synthétiques et quelques instruments qui se veulent plus organiques. Une fois de plus, cela fait un peu trop stéréotypés mais Laurel Halo a le « je ne sais quoi » qu’il faut pour s’écarter discrétement des sentiers battus.
Il y a une poésie sonore qui se fabrique devant nous. Ce n’est pas facile d’accès mais la douceur et l’humanité, à l’image de sa jolie pochette, trouve leur place dans cette expérimentation minimaliste et fascinante. Si vous avez du courage, sachez qu’il sera recompensé!
Latency – 2018