On continue de souffler les bougies de cette nouvelle année avec une trompette! Second volet des aventures merveilleuses d’Ibrahim Maalouf dans le monde du jazz. Son inspiration, il la puise partout et offre un fantastique cocktail de jazz festif et enthousiaste!
En 2015, Maalouf a été vu un peu partout. Il sort un disque avec Oxmo Puccino en janvier. Il joue de la trompette en hommage aux victimes du terrorisme. Il hante les salles de concert. Il sort un élégant disque en et il enchaîne directement avec un autre disque miroir, avec ses potes pour nous faire remuer le popotin.
Maalouf semble partout mais ne s’éparpille pas. Son nouveau disque « dansant » (Illusions était très accessible) est pas loin d’une pop fantaisiste ou d’une world music qui fanfaronne joyeusement entre morceaux de bravoure et mélodies bien plus qu’entêtantes.
Le premier disque rendait un hommage à la chanteurs Oum Kalthoum; celui ci s’empare de la féminité pour se confronter à la dureté du jazz et du funk. Red & Black Light finit sur une reprise feutrée de Run the World (Girls) de Beyoncé, la femme ultime en ce moment dans l’industrie du disque! Maalouf dans ses reprises, fait toujours des choix ironiques, qui prouvent qu’il n’est pas un élève appliqué ou un savant héritier des traditions, ou un admirateur aveuglé de Miles Davis.
Sa trompette n’est pas solitaire. Elle se nourrit des autres. Ici, ce n’est pas la classe de New York comme sur Kalthoum. Il s’agit ici du virtuose Eric Legnini (Claviers), François Delporte (Guitare) et Stephane Galland (Batterie). L’enregistrement est beaucoup plus brut. Le modernisme envahit les compositions. L’électro et le funk s’invitent.
Les huit titres sont assez irrésistibles. Pour Maalouf, le jazz ne doit pas s’enterrer sous les conventions. On est quasiment en transe sur certains numéros d’artistes! Il fait virevolter les stéréotypes avec ses pistons capricieux et son souffle intrépide.
C’est un disque pour ceux qui n’aiment pas le jazz. Ceux qui n’aiment plus faire la fête. Ceux qui regardent trop derrière et qui craignent ce qui va arriver. C’est un son optimiste qui fait vibrer. Un disque essentiel pour paraphraser un titre de l’album. Rouge de plaisir!
Mister Productions – 2015