Puisque mon collègue vous dit que c’est le grand retour en Angleterre des années 90! Une nouvelle preuve: les filles des All Saints ne se crêpent plus le chignon. Elles chantent de nouveau ensemble!
Car je vais vous parler d’un temps où les jeunes ne fantasmaient pas sur Nabila et toutes les crétines gonflées de partout qui bullent à la télévision, débiles grandioses qui ne se rendent même plus compte de la vacuité. Je vais vous conter une époque où les filles savaient chanter et se battre comme des championnes. Elles étaient populaires, et cela était bien!
Pendant que Blur et Oasis se souhaitaient les pires choses, les Spice Girls, elles, voyaient d’un mauvais oeil le succès des All Saints. Pour le coup, elles avaient bien raison. Ce girls-band avait presque quelque chose de sincère et les filles ressemblaient à s’y méprendre à des chanteuses. Des Anglaises jolies et butées. Un truc incroyable qui sentait bon le fish & chips et les amourettes foireuses à l’odeur de bière, au coin d’une boite.
Elles étaient fiers de se montrer brillantes et tentaient d’écrire des choses futées et qui avaient du sens. Quand on voit les têtards chanteuses d’aujourd’hui, on se dit que les chanteuses de cette époque, elles avaient du caractère. Un peu trop: le groupe n’a pas duré longtemps! Les Spice Girls sont restées le maître étalon du fameux Girl Power!
Mais les All Saints ont marqué leur décennie avec des titres bien groovy et par nostalgie, on veut bien écouter leur quatrième album. Aujourd’hui, on n’en est plus au formatage pour plaire aux masses et aux puceaux. Elles se retrouvent avec de nouvelles chansons pop bien fichues, typiquement british.
C’est donc un mélange de white soul, de pop proprette et de funk mid tempo. Elles ont encore la classe et surtout les textes sont lucides, un peu désenchantés et très bien défendus par les soeurs Appleton, Melanie et Shaznay. Avant on regardait leurs fesses maintenant c’est le contenu qui nous intéresse. On veillit après tout!
Mais pas de regret. Il y a des fautes de goût propres au genre mais ce n’est pas désagréable de les entendre à nouveau. Elles se sont embourgeoisées mais ont des choses à dire. Simples et dérisoires. Comme on était un peu amoureux d’elles, on les écoute avec attention. Elles n’ont pas beaucoup changé en 20 ans… nostalgie, quand tu nous tiens!
London – 2016