Démarrage en fanfare. Il va falloir reprendre le chemin de l’école ou du boulot. Ou les deux. Il faut vérifier si tout le monde a tout ce qu’il faut pour reprendre un quotidien qui nous a fait du mal ces derniers mois. Et en plus il faut se remettre d’un été beaucoup trop chaud.
Il faut se motiver et c’est vrai que la fanfare est un concept sympa à imaginer. Des cuivres, des reprises, du monde, de la communication, de l’osmose, la fanfare a tout pour plaire et elle s’est bien renouvelée: la preuve en trois disques!
Découverts sur une petite scène de l’Isère, les gaillards de LGMX cherchent effectivement à faire bouger la foule. Avec une rythmique discrète et tout un tas d’instruments à vents, ces musiciens de Lyon se prennent pour un ordi et font de l’électro dansante avec un souffle exubérant.
Leur premier et court effort sur disque donne une idée de leur démarche : faire une bonne grosse rave, sans électricité mais juste avec un effort collectif. On a du mal à résister à l’entente entre les musiciens: ils arrivent facilement à nous faire danser et vivre une expérience tous ensemble. Depuis la pandémie, cela fait un bien fou.
On leur souhaite le même succès que la Meute, dynamiteur de clichés et maître de la grosse fiesta qui vous met les pieds sur la tête en la remplissant de good vibes. Les trompettes et autres trombones vont s’appliquer à imiter les beats et les bpm. Ça fonctionne mieux que le modèle électronique.
Les onze musiciens allemands font bien la différence avec les dj. Sur scène, on les voit suer et se soutenir mutuellement, quand un dj lève ses bras en l’air et mouline avec ses mix, bien trop seul avec quelques lumières pour faire oublier la vacuité du spectacle. Sur disque ou sur scène, Meute régale par sa synergie et son originalité.
Connus pour leurs reprises de morceaux dance, ils savent aussi se réaliser avec des titres originaux qui tentent des choses. Les vertus de la fanfare sont évidentes: le vivre-ensemble est vraiment appliqué et en plus la musique est bonne. Très bonne. le disque feel good par excellence.
Mais c’est la qualité de la plupart des réalisations de tout ce genre qui semble émerger sérieusement depuis que l’on a tous été isolés il y a deux ans et demi. On veut partager, se mélanger et danser encore.
Mais les champions du monde du genre sont américains. Et c’est un tout petit trio qui fait un maximum de bruit! Toomanyzooz est le genre de groupe à avoir le feu sacré et une impressionnante force de frappe pour secouer les corps !
Un saxophone baryton, une trompette, une batterie, des tonnes d’idées et des débuts dans le métro new-yorkais qui leur ont donné un vécu précieux. En terme d’intensité, ils savent y faire et cela s’entend: leur musique mélange à une vitesse folle les genres entre le jazz, la techno ou le hip-hop.
Leurs ep’s sont des petites gourmandises. On apprécie chez eux la rapidité d’exécution mais aussi son urgence. Leur musique est vivante et vivace. Ils conservent cette obsession du mouvement avec leur mini brass band, d’un altruisme réjouissant.
Après ces trois disques, vous allez peut-être en avoir marre des cuivres mais cette petite armée de musiciens originaux, qui ont envie de nous faire bouger après une longue période statique, ne peut qu’être une bonne nouvelle à entendre, écouter et apprécier! Let’s dance comme disait l’autre.