Le trio power pop de Manic Street Preachers poursuit son aventure avec un entêtement qui force le respect. Le come back le plus agréable de l’année
La première chanson de leur nouvel album remet un peu tout le monde à sa place. Muse est trop bourgeois et 30 seconds from Mars fait trop propre. Une grosse guitare et un orchestre c’est le plaisir coupable de Manic Street Preacher, qui a marqué les années 90 avec quelques titres emphatiques comme Design for life.
Ces gars là ne font pas dans la nuance. Le nom du nouvel album rappelle les méchants dans Star Trek New Generations. Les références sont populaires et c’est le bon sens qui dirige l’écriture du trio gallois. Ce n’est pas le genre de la maison de faire dans la dentelle. Et pourtant on les aime bien. En bons Gallois, ils ont la tête sur les épaules et le coeur auprès du peuple. Ce sont des affreux gauchos qui jouent du rock musclé et héroïque. Leur nouvel album pourrait etre la bande son sur un rond point rempli de gilets jaunes!
Même quand ca ne va pas, ils s’accrochent à leur formule. L’histoire est connue: le 1er février 1995, le guitariste du groupe, Richey Edwards, a disparu. Totalement. Un mystère qui a failli couter cher au groupe et qui depuis, a perdu de sa superbe. Mais rien de ses convictions. C’est ce qu’on aime aujourd’hui chez ces fiers amoureux de la pop proche des milieux populaires.
Ca peut paraître facile mais c’est finalement assez jouissif. Les refrains font le job: ils se plantent directement dans un coin de notre petite tête de lads. La musique du groupe est toujours personnel et politique en même temps. Ce treizième album pourrait leur porter chance et voir de nouveau, quelques singles être repris dans les stades. Mais bon c’est comme dans Star Trek, c’est une douce utopie…
Columbia – 2018