A la fin de la cométe brit pop, les petits gars de Reef se sont vu à la pointe de l’éclat électrique. Ca n’a pas duré longtemps. Aujourd’hui, ils tentent un repassage discret et inattendu.
Et à l’oreille ce n’est pas désagréable. Une soul électrique qui emprunte à AC DC et quelques autres habitués des riffs cinglants et d’un southern rock. Les survivants ont même la visite de la reine Sheryl Crow. Ils ont aussi la foi. Ils s’amusent avec un gospel et des orgues hammond. On a bien l’impression d’être autre part que Glastonbury!
Au lieu de la musique grace à son festival, c’est donc le lieu de naissance de Reef, croisement imparable du rock grunge et de la britpop. A la fin des années 90,le quatuor était programmé pour le succès.
C’est arrivé et le groupe a aussi implosé rapidement. Dix huit ans plus tard, ils reviennent. Ce qui est très sympa, c’est de voir que le groupe a toujours l’envie d’un rock très américain et qu’ils ne jouaient pas la comédie pour grimper au sommet du billboard. Ils apparaissent vieillissants et barbus sur la pochette. On dirait des hobos un peu célestes. Leur musique est traversée par les mythologies américaines. C’est pas mal.
Il n’y a rien de révolutionnaire dans cet album. Pour les révélations, il faudra repasser. Mais il y a la certitude que la musique de Reef a toujours été sincère et surtout habitée. Les pauvres Anglais (on y croise tout de même le fils de Ron Wood, le guitariste des Stones) auraient dû vivre leur rêve américain. On continue de le chanter, malgré une longue pause et une expérience du succès plus ou moins convaincante. L’espoir fait vivre!
earMusic – 2018