Le roi lion, c’est un film d’animation de Disney. Ça se joue à Mogador sous la forme d’une comédie musicale mais, dans le monde du rock, le fauve ultime restera la démarche féline, la crinière blonde et la voix rugissante de Robert Plant. Il semble régner toujours sur ce bon vieux rock’n’roll et cela se vérifie avec trois disques féminins qui sont sortis tout récemment.
Raise the proof
Il n’a plus besoin de prouver sa majesté! Robert Plant, vieux félin du hardrock, ne veut plus vraiment rester dans son dirigeable qui l’a mené au sommet avec son trio de musiciens surdoués. Led Zep est très loin de son tout dernier effort: un deuxième disque avec la chanteuse Alisson Krauss et le producteur champion de l’américana, T. Love Burnett. Un blues venu d’un temps ancien.
Le Britannique se laisse donc guider dans le catalogue des vieux classiques de la country et des standards américains. Il a bien raison de rappeler Alisson Krauss, ravie de remettre le couvert après un magnifique premier essai en 2007. Les deux se séduisent une fois de plus et roucoulent des refrains rugueux et délicieux. Un disque pour voyager au fin fond des contrées mythiques de l’Amérique, s’approcher du légendaire crossroad de Robert Johnson. Et tout cela en très bonne compagnie.
Tribute to led zeppelin
Le chanteur de Led Zep a la côte avec les chanteuses américaines puisque Beth Hart rend un hommage au groupe dans un disque qui bien sûr va souffler fort dans vos enceintes. En gros, Beth Hart, c’est de la chanteuse élevée au grain, une hurleuse qui rivalise de virtuosité et d’énergie pour se démarquer dans l’univers impitoyable du blues rock
La demoiselle, complice récurrente de Joe Bonamassa, un ersatz de Jimmy Page, emprunte donc des titres forts du catalogue de Led Zeppelin pour nous montrer qu’elle peut se confronter aux plus grands noms de la musique. La tigresse se défend très bien et ses vocalises font vibrer les oreilles et percent les tympans. C’est terriblement efficace avec une production rutilante mais totalement inutile… si ce n’est que cela donne l’envie de replonger dans les vieux disques de Led Zeppelin.
I’m not sorry ! It Was just Being me
Question héritage, il faut bizarrement retourner en Angleterre du coté de Liverpool. C’est dans la ville des Beatles que l’on peut entendre l’intrigante Hannah Merrick. Elle est galloise et n’a pas du tout la voix pour roder sur les terres du blues ou du rock dur. Néanmoins, elle partage avec Plant, une enivrante capacité à nous dorloter. Sa voix est encore un instrument charmeur qui s’allie à une guitare vrombissante et magnifique. La technicité est moins importante que chez Led Zeppelin mais le système fonctionne à merveille et impose un charisme énorme à ce nouveau groupe, King Hannah.
La chanteuse ne fait pas dans le bling-bling. Son style, c’est le récit et monte directement sur un trône grâce à une musique qui se fait confession. C’est intime et imposant à la fois. L’héroïsme se contient dans une intense ambiance. Ça devrait faire plaisir au vieux roi et voir des lionnes défendre avec autant de fougue son territoire.